Patrick Bélanger, ce jeune homme qui a tué son voisin après avoir découvert que ce dernier était amateur de pornographie juvénile, a écopé de trois ans de prison.

La juge Louise Bourdeau de la Cour du Québec a ainsi suivi la recommandation de la défense, jeudi, au palais de justice de Montréal. La Couronne réclamait plutôt six ans de prison.

Debout dans le box des accusés, le jeune homme de 28 ans a d'ailleurs chaudement enlacé son avocat, Me Julien Archambault, avant de reprendre le chemin des cellules. L'avocat a insisté sur les efforts que son client a faits depuis son arrestation pour reprendre le droit chemin. Le jeune homme a notamment réglé son problème d'alcool.

Le 25 juillet 2009, l'accusé a découvert dans l'ordinateur de son voisin, Leonard Wells, une série de photos d'enfants dans des positions sexuelles explicites. Choqué, il a quitté le logement. Il a téléphoné au 911 et demandé aux policiers de venir rapidement, sans quoi il allait lui-même régler le compte de Wells.

Les deux hommes habitaient le même immeuble, à LaSalle. Wells offrait souvent de l'alcool à son jeune voisin, ce qui avait contribué à leur amitié.

Patrick Bélanger a mis sa menace à exécution environ 20 minutes plus tard. Intoxiqué à l'alcool, il a asséné trois coups de poing et autant de coups de pied à l'homme de 62 ans.

L'accusé a immédiatement rappelé la police pour annoncer que sa victime gisait dans son sang. Wells a sombré dans le coma et est mort d'une pneumonie contractée à l'hôpital moins d'un mois plus tard. Bélanger l'ignorait, mais Wells avait été condamné en Ontario pour avoir agressé sexuellement de jeunes garçons.

En janvier dernier, le jeune homme, sans antécédent judiciaire, a plaidé coupable à une accusation réduite d'homicide involontaire. «M. Bélanger est sur la bonne voie, a dit pour sa part le procureur de la Couronne, Thierry Nadon. Mais une victime reste une victime.» La poursuite a fait valoir qu'un citoyen ne pouvait pas jouer au justicier même si la pornographie juvénile est un crime horrible.

Détenu depuis janvier dernier, Patrick Bélanger n'a plus que 25 mois à purger. Il entend rapidement faire des démarches pour recouvrer la liberté au tiers de sa peine.