Entre 18h20 et 20h09 le vendredi 20 février 2009, alors que Guy Turcotte était chez lui, il a lu et relu les courriels que son ex-femme, Isabelle Gaston, avait échangés dans les semaines précédentes avec son nouvel amoureux, Martin Huot. Il a ensuite fait des recherches sur le suicide sans souffrance et s'est attardé à la toxicité de produits comme le méthanol.



C'est ce qui ressort du témoignage rendu lundi par le policier de la SQ Michel Dufour au procès de M. Turcotte, accusé du meurtre prémédité de ses deux enfants. M. Dufour, spécialiste en récupération de données informatiques, a analysé le contenu de l'ordinateur de Guy Turcotte après le drame qui a coûté la vie à ses deux enfants, le 21 février 2009, dans la maison qu'il louait depuis peu à Piedmont. L'ordinateur entrouvert a été trouvé sur la table de la cuisine, au rez-de-chaussée, tandis que les corps des enfants ainsi que M. Turcotte, intoxiqué, ont été trouvés à l'étage, dans trois chambres. L'analyse de l'ordinateur a permis de démontrer que M. Turcotte, médecin alors âgé de 36 ans, a navigué dans cet ordinateur, manifestement avant de tuer ses enfants et de tenter de s'enlever la vie en avalant du lave-glace.

C'est Patricia Giroux, ex-conjointe de Martin Huot, qui a fait parvenir les courriels à Guy Turcotte. Il s'agissait d'échanges de mots doux («je t'aime, quand je suis insécure tu n'as qu'à me rassurer... un sourire, une caresse et je serai guéri, j'aime tellement passer la nuit à tes côtés...»), de projets comme aller faire du ski, de rappels de leurs rencontres passées...

Visite au club vidéo

Lundi matin, le jury a aussi pris connaissance d'une vidéo tournée par une caméra de surveillance où l'on voit Guy Turcotte et ses deux enfants, Olivier, 5 ans et Anne-Sophie, 3 ans, au club Vidéo Zone, à Prévost, vers 16h30, le 20 février 2009. M. Turcotte a acheté des croustilles et des vidéos. Ce sont les dernières images des enfants en vie.

En fin d'après-midi, lundi, le Dr Jean Gauthier, chef du service de cardiologie à l'Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme, est venu raconter que le Dr Turcotte était de garde au service la semaine du drame. Il n'avait rien remarqué d'anormal chez lui, si ce n'est qu'il semblait un peu plus triste et qu'il avait peu parlé à la réunion d'équipe le jeudi, veille des événements. En janvier, M. Turcotte avait annoncé au Dr Gauthier qu'il se séparait de sa femme et qu'il aurait besoin de flexibilité dans ses heures, étant donné qu'il aurait la garde partagée. Sa femme, Isabelle Gaston, était médecin au même hôpital.

Le procès se poursuit aujourd'hui.