Le procès du cardiologue Guy Turcotte est particulièrement éprouvant. Certains détails difficiles à supporter sont dévoilés jour après jour par notre journaliste. Nous préférons vous en avertir. ***

(Saint-Jérôme) Amorçant sa preuve au procès de Guy Turcotte, l'avocat de la défense Pierre Poupart a demandé aux douze jurés de porter une attention particulière aux «détails», puisqu'on arrive à l'enjeu principal de ce procès: l'état d'esprit de Guy Turcotte quand il a tué ses deux enfants, le 21 février 2009.

«L'essentiel est de focaliser sur les vrais enjeux de ce procès. Les vrais enjeux c'est: qu'est-ce qui se passait là-dedans?», a demandé Me Poupart, en se frappant la tête avec ses deux index. L'avocat a aussi lancé un message aux jurés: «Vous êtes des juges professionnels. Vous n'êtes pas là pour la vindicte populaire. Vous n'êtes pas là pour hurler avec les chacals, vous êtes là pour rendre jugement», a-t-il plaidé d'une voix forte, avant de résumer la thèse qu'il entend présenter au cours des prochains jours.

Me Poupart soumet que Guy Turcotte n'était pas lui-même au moment des événements. Sa souffrance était si intense qu'il a tué ceux qu'il aimait le plus au monde. S'il n'y avait pas eu une telle souffrance, il n'aurait jamais causé la mort de ses enfants, a-t-il suggéré. Il va tenter de prouver que ce désordre mental a amené M. Turoctte à commettre l'irréparable. «Par quel processus un homme en est-il venu à un tel degré de souffrance», a-t-il demandé.

Comme premier témoin, Me Poupart a appelé Marguerite Fournier, mère de l'accusé, à la barre. Elle a déposé 16 photos montrant son fils Guy en compagnie de ses enfants, en des temps heureux. Des photos de fête de famille, de voyage... Elle a expliqué chacune d'elles. Isabelle Gaston, mère des petites victimes, s'est rapprochée de l'écran où apparaissaient les photos, et elle a regardé en pleurant silencieusement. Par la suite, Gilles Turcotte, frère de l'accusé, a fait de même avec d'autres photos.

Rappelons que M. Turcotte, un médecin cardiologue, est accusé des meurtres prémédités de ses deux enfants, Olivier cinq ans, et Anne-Sophie, trois ans, survenus entre les 20 et 21 février 2009, à Piedmont. Le drame s'est produit dans un contexte de séparation, dans la nouvelle maison qu'il venait de louer.

Le procès se poursuit cet après-midi.