Deux plaintes criminelles viennent d'être déposées contre le Manoir-de-l'Ouest-de-l'île, un Centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Pierrefonds où deux personnes âgées sont mortes ébouillantées dans leur bain au cours des dernières années.

Une des victimes, Willard Wilson, 94 ans, est décédé le 9 janvier 2009. Une enquête du coroner et du protecteur du citoyen a déterminé que quelques jours plus tôt, M. Wilson était tombé dans sa baignoire et aurait accroché le robinet d'eau chaude en tentant de se relever. Il aurait ainsi été gravement ébouillanté et serait mort de ces blessures.

Le fil de M. Wilson, Éric, n'accepte pas que le CHSLD n'ait pas réussi à protéger son père. «Il y a beaucoup d'employés du CHSLD qui sont très généreux. Eux, je ne leur reproche rien. Mais je n'accepte pas ce qui est arrivé et je vais me battre pour éviter que ça arrive à d'autres», dit Éric Wilson.

L'Association de défense des droits des personnes retraitées (AQDR) appuie la famille Wilson dans ses démarches. Selon le président de l'organisme, Louis Plamondon, il est clair qu'il y a eu «négligence criminelle» dans le décès de M. Wilson.

L'AQDR dépose également une seconde plainte criminelle dans le dossier de Simonne St-Denis. Cette femme avait été retrouvée ébouillantée dans son bain à minuit le soir au Manoir-de-l'Ouest-de-l'île en juin 2007. «Cette femme avait des problèmes cognitifs. Qu'est-ce qu'elle faisait à minuit le soir seule dans un bain? C'est certain qu'il y a eu négligence dans ce dossier», dit M. Plamondon.

Ce dernier rappelle que 70 personnes âgées meurent chaque année des suites de négligence. «Et on ne fait jamais de plainte au criminel, critique-t-il. Pourtant, si c'était un enfant qui mourrait à la suite de négligence, il y aurait plainte au criminel (...) La mort des aînés est banalisée. Il faut que ça cesse.»

Une poursuite civile en dommages de 85 000 $ a également été déposée par la famille Wilson contre le Manoir-de-l'Ouest-de-l'île. «Si on gagne, tout l'argent reçu ira à la défense des aînés», assure Éric Wilson.