Rarement un changement de statut sur Facebook aura-t-il eu autant d'importance: un Lavallois a été cité à son procès pour meurtre prémédité, hier, après que son enquête préliminaire eut révélé qu'il s'était inscrit comme «veuf» sur le site de réseautage avant l'assassinat de sa compagne.

Steven Léger, 27 ans, avait été arrêté en novembre 2010 après la mort de sa conjointe, Anne-Marie Desaulniers, avec qui il était en processus de rupture.

L'étudiante, dont la tête avait été recouverte d'un oreiller, avait été blessée mortellement par des coups de couteau et de marteau au cou et à la tête.

Le conjoint, décrit en cour comme un homme possessif et jaloux, avait initialement été accusé de meurtre non prémédité.

Mais l'enquête préliminaire a révélé qu'il s'était brièvement dit veuf sur Facebook avant le crime. Il s'était aussi mis à chercher un avocat criminaliste capable de le défendre, toujours grâce au site de réseautage en ligne.

D'autres éléments de preuve circonstancielle, notamment la façon dont la victime a été tuée dans son lit et le fait que son corps ne portait aucune plaie de défense, ont convaincu la juge Marie Suzanne Lauzon de remplacer l'accusation de meurtre non prémédité par celle, plus grave, de meurtre prémédité.

Un tel changement à cette étape du processus judiciaire est extrêmement inusité. «C'est très, très rare après l'enquête préliminaire. La famille de la victime était très satisfaite, comme l'équipe de la poursuite», a dit le procureur de la Couronne, Me Gianni Cuffaro.

Dans le box des accusés, Steven Léger n'a pas bronché. Il doit retourner en cour le 8 septembre.