Dany Villanueva, cet ancien membre de gang de rue dont le frère avait été tué lors d'une opération policière à Montréal, vient d'être débouté en appel dans sa tentative d'éviter l'expulsion vers son Honduras natal.

«Vu les circonstances, le tribunal est conscient que le renvoi de l'appelant vers le Honduras demandera une période d'adaptation pour lui. Toutefois, il a passé la moitié de sa vie dans ce pays et il a des membres de sa famille proche qui y vivent», écrit la commissaire Marie-Claude Paquette, de la Section d'appel de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié.

Le frère aîné du défunt Fredy Villanueva contestait devant la Section d'appel une décision qui le condamnait à être expulsé vers le Honduras car il n'est pas citoyen canadien et qu'il a fait de la prison pour vol qualifié au Québec.

Il avait tenté d'obtenir un sursis en invoquant des motifs humanitaires. Il disait craindre pour sa vie s'il retournait dans son pays natal, où sa famille aurait reçu des menaces et où les gangs de rue sont très actifs.

Dany Villanueva souhaitait aussi rester au Canada pour être près de sa famille immédiate, notamment sa jeune soeur dont il s'occupe beaucoup. Il avait obtenu l'appui de groupes de pression et de certaines personnalités, dont le député libéral Justin Trudeau, dans ses démarches.

Un policier était par ailleurs venu expliquer à la Commissaire le passé du jeune homme au sein d'un gang de rue de Montréal-Nord, les Blood Mafia Family.

«Le tribunal conclut qu'il n'existe pas suffisamment de motifs d'ordre humanitaire permettant la prise de mesures spéciales, soit pour accueillir l'appel soit pour accorder un sursis d'exécution de la mesure de renvoi», conclut la commissaire dans sa longue décision écrite de 43 pages.

Dany Villanueva n'a toutefois pas épuisé tous ses recours. Il peut encore demander à la Cour fédérale de revoir la décision rendue par la Section d'appel de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Il pourrait aussi tenter d'obtenir un sursis exceptionnel à la suite d'un examen des risques avant renvoi par le ministère.

«Pour l'examen des risques avant renvoi, le taux d'acceptation est de moins de 2%, donc c'est sûr qu'on ne mettra pas tous nos espoirs là. Je suis déçu, car je crois qu'il y avait des motifs pour accorder à tout le moins un sursis. Maintenant, je vais lire la décision et voir s'il y a matière à contester devant la Cour fédérale», a commenté l'avocat de Dany Villanueva, Me Stéphane Handfield.