De nouveaux documents publiés démontrent que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a commencé à espionner le politicien Tommy Douglas dès 1936 - soit trois ans plus tôt que ce qui avait été mentionné -, bien que des segments des notes datant de 75 ans demeurent toutefois confidentiels.

Plusieurs autres portions du dossier de 1149 pages de la GRC sur M. Douglas ne sont pas diffusées, malgré un arrêt d'un juge fédéral ordonnant à Bibliothèque et Archives Canada (BAC) de reconsidérer sa censure.

L'avocat défendant l'affaire, Paul Champ, a affirmé qu'il ignorait totalement pourquoi les documents demeuraient confidentiels après une aussi longue période de temps.

La BAC, qui détient le dossier du tout premier chef national du Nouveau Parti démocratique (NPD), a rejeté l'ordonnance du juge Simon Noël de reconsidérer sérieusement de lever le voile sur certains passages de ces documents, incluant les évaluations de la GRC et les opinions à propos de M. Douglas.

Le juge Noël avait tranché en août, enjoignant à la BAC de se plier à ses obligations prévues par la Loi d'accès à l'information, en lien avec une demande formulée il y a six ans par La Presse Canadienne.

Il a critiqué l'organisme pour avoir omis de tenir compte de son mandat de préserver les documents importants d'un point de vue historique et de les rendre disponibles pour les Canadiens en décidant de censurer et de retenir autant de pages.

Le gouvernement fédéral prévoit interjeter appel du jugement rendu par le magistrat de la Cour fédérale.

Les documents dévoilés jusqu'à présent ont démontré que l'organe du renseignement de la GRC de l'époque avait espionné M. Douglas pendant plus de quarante ans, assistant à ses discours, analysant ses écrits et écoutant ses conversations privées.