Le suicide de Marjorie Raymond relance le débat sur l'intimidation dans le milieu scolaire. Le Parti québécois demande à la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, d'améliorer son plan d'action contre l'intimidation.

Ce plan date de 2008. Il est appliqué dans les 69 commissions scolaires conventionnelles du Québec, y compris celle que fréquentait l'adolescente de 15 ans. Son coût total annuel est d'environ 6 millions de dollars. Sa gestion est décentralisée pour que chaque commission l'adapte selon ses besoins. En avril dernier, la ministre Beauchamp a promis de le bonifier. Selon un sondage de la Centrale des syndicats du Québec, le plan d'action avait peu d'impact sur le terrain.

Pauline Marois, chef du Parti québécois, croit que le drame en fournit une autre preuve. «L'école a été informée, il y a eu des interventions des parents, mais cette jeune fille a continué d'être intimidée», rappelle-t-elle.

Mme Beauchamp reconnaît que les institutions ont «une responsabilité». «Je crois qu'il faut trouver une façon de faire en sorte que ceux qui sont en charge, que ce soit dans les écoles, dans les commissions scolaires, dans les directions de protection de la jeunesse, dans nos centres de services sociaux, puissent être capables d'échanger entre eux et d'intervenir quand arrivent des situations comme celle-là», a-t-elle indiqué.

Phénomène complexe

Au-delà du plan, les élus ont reconnu que l'intimidation était un phénomène social complexe, qui concerne les enseignants et les écoles tout comme les jeunes eux-mêmes et leurs parents. «Comme société, il faut s'interroger sur ces problèmes qui se posent pour plusieurs jeunes filles et garçons qui malheureusement se sentent persécutés à un point tel qu'ils ne voient pas d'autre issue que de s'enlever la vie. C'est un drame terrible», a réagi le premier ministre Jean Charest.

«La réponse ne peut pas être uniquement dans les mains d'un professeur ou d'un directeur d'école, a ajouté Mme Beauchamp. Il y a aussi des parents derrière ces jeunes-là. Il faut trouver la bonne façon pour que tout le monde soit impliqué et que ce phénomène cesse.»

Photo tirée de Facebook

Marjorie Raymond, 15 ans, s'est enlevé la vie lundi.