Un groupe international, qui comprend notamment l'ancienne juge de la Cour suprême Louise Arbour et d'anciens dirigeants brésilien et suisse, exhorte Stephen Harper à cesser sa croisade contre les drogues, une lutte qualifiée de «destructrice, onéreuse et inefficace».

Dans une lettre ouverte, la Commission mondiale sur la politique des drogues soutient que la corruption, le crime organisé et la violence sont des conséquences inévitables de l'illégalité de la marijuana.

Mme Arbour, de même que l'ancien président du Brésil Fernando Cardoso, figurent parmi les personnalités qui pressent le gouvernement conservateur de réviser son projet de loi omnibus sur la criminalité. Le texte prévoit notamment l'application de peines minimales obligatoires pour des crimes liés à la marijuana.

Des modifications sont présentement apportées au projet de loi par le Sénat, à majorité conservatrice. Les multiples appels provenant de tous les horizons politiques n'ont toutefois pas réussi à faire fléchir le gouvernement, déterminé à serrer la vis aux contrevenants qui font le commerce illicite de marijuana.

En réponse à la lettre de la Commission mondiale sur la politique des drogues, le cabinet du ministre de la Justice, Rob Nicholson, a soutenu que les nouvelles lois visaient non pas les victimes d'abus de drogues ou les adolescents curieux, mais bien la «source du commerce illégal de la drogue».

Du côté de la commission, on rétorque que des données de première main ont démontré que les marchés illégaux et violents étaient le résultat incontournable du caractère illégal de la marijuana. Le groupe a ajouté que de tels problèmes ne pouvaient être résolus par des lois plus sévères.