Vitrines cassées. Voiture de police renversée. La manifestation contre la brutalité policière, qui se déroule chaque année le 15 mars, a encore une fois été marquée par du grabuge, du vandalisme et l'intervention de la police de Montréal. Voici une chronologie des événements.

A 18h25, c'est l'affrontement devant les bureaux de Loto-Québec. Les manifestants lancent des projectiles aux policiers qui tentent de les disperser.

La police réplique. Au moins trois grenades assourdissantes ont déjà été lancées par les agents.

Des manifestants ont lancé des morceaux d'asphaltes en direction des policiers en criant «à l'attaque».

Apres avoir reçu des roches, la police a déclaré la manifestation illégale et demande aux gens de quitter.

Vers 18h40, les manifestants étaient sur la rue Sainte-Catherine, au centre-ville.

Un manifestant a fracassé la vitrine de la boutique BCBG.

Un autre manifestant l'a violemment frappé sur la tête avec une pancarte.

«Cette boutique n'a rien à voir avec la cause, lui a-t-il hurlé. Je suis squeegee, les gens qui viennent magasiner ici, c'est ma business de tous les jours! Allez manifester!»

Les bombes assourdissantes de la police continuent d'exploser. Au moins une semble avoir explosé dans la foule, et non au-dessus comme prévu.

Après 19h, plusieurs manifestants ont quitté le centre-ville.



Mais ceux qui sont restés se sont divisés en groupuscules qui se dispersent dans les rues entourant l'Université McGill, ce qui donne beaucoup de fil à retordre aux policiers.

À 20h10, il restait environ 300 manifestants au parc Émilie-Gamelin. Un policier a reçu un caillou dans la visière et la foule semble déterminée à ne pas bouger.

Après 21h, la police a procédé à l'arrestation des quelque cent personnes toujours sur les lieux.

Le tout s'est terminé peu avant 22h.

Avant la marche

Galvanisés, les 1000 manifestants réunis au parc Émilie Gamelin pour dénoncer la brutalité policière se sont mis en marche, rue Berri, direction nord, vers 17h55.

Avant même le début de la marche, la police avait procédé à deux arrestations préventives de manifestants en possession de pièces pyrotechniques.

La majorité des manifestants porte des carrés rouges, symbole de la lutte étudiante contre la hausse des droits de scolarité.

Toutefois, des manifestants tous de noir vêtus et masqués, généralement associés au mouvement black bloc étaient aussi sur les lieux.

Avant le début de la marche, une étudiante a affirmé que la forte présence des siens pourrait calmer le jeu, par rapport aux années passées.

«Les étudiants manifestent généralement dans le calme. Ils vont l'être ce soir aussi. C'est un enjeu important la brutalité policière. Et les policiers ces derniers jours se sont montrés plus délicats dans leurs interventions. Les projecteurs sont sur eux», explique-t-elle.



Un orateur masqué a pris la parole au mégaphone pour dénoncer les "crimes policiers qui ne sont jamais punis", les enquêtes bidon de la police sur d'autres policiers, et le profilage racial.

Il a énuméré des cas qu'il considère comme des abus policiers. Il a rappelé les cas de Mario Hamel, Patrick Limoges et Farshad Mohammadi. Et évidemment, le cas des arrestations récentes d'étudiants en grève et la blessure à l'oeil subie par Francis Grenier le 7 mars dernier quand il aurait reçu une grenade assourdissante ou irritante lancée par la police au visage.

Il a donné aux manifestants le numéro de téléphone d'un groupe d'avocats et étudiants en droit chargés de les assister en cas d'arrestations.



La Presse suivra la manifestation toute la soirée.