Après des semaines de grève, certains étudiants se tournent vers les tribunaux pour obtenir le droit de regagner les bancs d'école, avec des résultats bien différents selon les dossiers.

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, un juge a ordonné hier la reprise des cours au collège d'Alma, ce qui force l'association étudiante et la direction à reprendre leurs activités normales dès lundi.

«Nous entendons reprendre les cours. On va se conformer à l'ordonnance, évidemment», a expliqué Bernard Côté, directeur général du collège d'Alma.

En réaction à cette décision, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a dénoncé la «judiciarisation» du conflit entre Québec et les étudiants.

Une décision contraire a toutefois été rendue à Montréal. La Cour supérieure a rejeté la requête d'un étudiant en droit de l'Université de Montréal qui cherchait à continuer d'étudier malgré la grève.

Aux yeux du juge Luc Lefebvre, la requête de Guillaume Charette ne répondait à aucun des critères donnant ouverture à une telle injonction.

Des associations étudiantes devront de nouveau se défendre lundi, alors que la grève des étudiants en sciences sociales de l'Université Laval fait face à une contestation devant la justice. Les étudiants en anthropologie ont été les premiers de la province à se mettre en grève, en février.

Première sortie des syndicats

Contrairement aux prétentions du gouvernement, aucun débat réel sur l'opportunité de hausser les droits de scolarité n'a eu lieu dans les dernières années, ont clamé d'une même voix les syndicats du milieu universitaire, réunis hier à Montréal.

Depuis le début du conflit, la ministre Beauchamp fait référence à une grande réunion sur le financement du système universitaire organisée en décembre 2010. Étudiants et syndicats avaient claqué la porte au milieu de la journée au motif que le gouvernement ne voulait discuter que des modalités d'une hausse des droits.

«Ce n'était pas une consultation. Les dés étaient pipés, les orientations étaient données», a fait valoir Caroline Neil, porte-parole d'un grand syndicat d'employés de soutien, le CPSU, en résumant la position de ses collègues.

Cette conférence de presse des syndicats constituait leur première grande sortie publique depuis le début de la grève étudiante.

Trois accusées

Par ailleurs, trois manifestantes qui ont participé à la «Grande mascarade» de jeudi au centre-ville de Montréal ont été formellement inculpées de 15 chefs d'accusation de méfait, de complot et de port de déguisement dans un dessein criminel, hier, au palais de justice de Montréal.

Cecilia Telka Sydor-Estable, Emma Strople et Lauren Danielle Nancarrow sont notamment soupçonnées d'avoir lancé des ballons de peinture rose sur des voitures de police. Elles ont recouvré la liberté en s'engageant à respecter une série de conditions, notamment celle de ne plus manifester masquées.