Un homme de 33 ans a été arrêté à Montréal, dans la nuit de mercredi à jeudi, pour avoir proféré des menaces sur l'internet contre la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, en faisant référence au conflit avec les étudiants. La police enquête sur deux autres cas de menaces envoyées aux résidences personnelles de ministres.

Selon nos sources, les trois dossiers ouverts par la Sûreté du Québec (SQ) font clairement référence au bras de fer entre le mouvement étudiant et le gouvernement libéral sur le dégel des droits de scolarité.

On ignore toutefois si les menaces proviennent d'un déséquilibré ou de personnes sérieuses. Le suspect arrêté a seulement été lié aux menaces sur l'internet contre Line Beauchamp, pour le moment. La SQ affirme qu'elle ne peut entrer dans les détails des propos tenus.

«L'individu a été relâché sur promesse de comparaître», a résumé la sergente Martine Isabelle, de la SQ, qui n'a pas dévoilé l'identité du suspect et de ses cibles.

La porte-parole confirme toutefois que «l'intégrité physique» de deux ministres a été menacée.

À leur résidence personnelle

Par ailleurs, La Presse a appris que les deux autres dossiers de menaces, l'un à Montréal et l'autre sur la Rive-Sud, ont été ouverts après la découverte d'objets qui auraient été déposés aux résidences personnelles de Line Beauchamp et du ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier.

Les détails filtrent au compte-gouttes sur ces événements, et le corps policier refuse de répondre aux questions en cours d'enquête ou de dévoiler le moindre élément de preuve.

Mais selon nos informations, les objets ne laisseraient «aucun doute» sur le fait qu'il s'agissait de menaces. Les enquêteurs croient savoir que ces deux dossiers sont liés entre eux.

Les policiers traitent l'affaire avec le plus grand sérieux, car ils considèrent qu'il n'est pas à la portée du premier venu de découvrir l'adresse personnelle d'un ministre.

Les attachés de presse de Jean-Marc Fournier et de Line Beauchamp ont refusé de commenter l'affaire. Ils ont demandé aux médias de poser toute question à la Sûreté du Québec.

Récemment, dans un autre dossier, la SQ a confirmé qu'elle faisait quelques vérifications après que le Rabbit Crew, troupe de clowns «comico-terroristes», eut diffusé une vidéo sur l'internet adressée à la ministre Beauchamp et dans laquelle était simulé un enlèvement.