L'avocat de Hassan Diab croit que son client ne sera pas entendu avant l'automne par la Cour d'appel de l'Ontario.

M. Diab en appelle de l'ordre d'extradition prononcé contre lui en juin dernier par la Cour supérieure de l'Ontario. Et il a l'intention de demander une révision judiciaire de la décision du ministre fédéral de la Justice, Rob Nicholson, qui a ordonné son expulsion le 4 avril dernier.

Les deux appels seront entendus en même temps, d'après Don Bayne, l'avocat de M. Diab.

Les deux hommes tenaient une conférence de presse à Ottawa, vendredi matin, pour réitérer qu'ils n'ont aucune confiance dans le système de justice français qui réclame M. Diab.

«C'est très difficile pour moi de croire dans un système qui utilise des informations secrètes», a dit M. Diab.

«Quand vous utilisez des informations secrètes pour monter votre cause (...), je ne veux pas confier la liberté d'un citoyen canadien à un régime qui fait pareille chose», a renchéri son avocat.

Les autorités françaises affirment que Hassan Diab a participé en 1980 à un attentat à la bombe contre une synagogue de Paris, attentat qui avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés. M. Diab a réaffirmé, vendredi matin, son innocence.

Son avocat a dit que les autorités françaises ne prévoient toujours pas soumettre M. Diab à un procès mais le réclament pour faire avancer leur enquête. D'après lui, la loi canadienne sur l'extradition ne s'applique que dans les cas où la personne visée doit répondre à des accusations ou comparaître à un procès. Il reproche aussi aux Français de ne pas lui donner accès aux renseignements secrets sur lesquels ils basent leurs soupçons.

Me Bayne va même jusqu'à accuser la France de vouloir arrêter quelqu'un, n'importe qui, à tout prix, pour des raisons politiques.

«C'est sûr qu'il y a une démarche pour ôter la tache d'antisémitisme historique en France qui se traduit par un effort agressif d'attraper quelqu'un pour ce crime», a-t-il avancé.

La Gendarmerie royale du Canada avait arrêté M. Diab, un Canadien d'origine libanaise, en novembre 2008, en réponse à une demande de la France. Depuis, il lutte devant les tribunaux contre son extradition. Et il doit toujours porter un bracelet à la cheville et rendre compte de ses déplacements.