Le délinquant sexuel récidiviste Alain Ducap, qui avait relancé le débat sur la sécurité à l'Institut Philippe-Pinel en prenant trois employés en otages il y a un an, vient d'être condamné à une peine additionnelle de 10 ans de prison.

Ducap, 52 ans, a plaidé coupable à une multitude d'accusations liées à cet épisode de séquestration qui avait poussé plus d'une dizaine d'employés à partir en congé de maladie, en avril 2011.

En utilisant une imitation d'arme à feu et un couteau artisanal, Ducap avait réussi à ligoter un médecin, un criminologue et une infirmière sur qui il disait fantasmer depuis longtemps.

Pendant qu'il menaçait de s'en prendre à cette dernière, d'autres employés s'étaient rués sur lui et avaient réussi non sans mal à le maîtriser.

L'événement, et les nombreux signes laissant présager un risque de récidive chez Ducap, avait poussé la Commission de la santé et de la sécurité du travail à intervenir et le syndicat des employés à dénoncer le manque de sécurité à l'Institut Philippe-Pinel.

Ducap avait déjà été déclaré délinquant dangereux en 2003 et purgeait une peine de prison à durée indéterminée lorsqu'il a été admis au programme pour délinquants sexuels de l'Institut.

Unité spéciale de détention

Sa nouvelle peine repoussera de 10 ans le moment où il pourra demander une nouvelle évaluation de son cas dans le but d'être libéré conditionnellement.

Il est incarcéré au seul pénitencier «super maximum» du Canada, l'Unité spéciale de détention de Sainte-Anne-des-Plaines.

Agressé par son père pendant son enfance, Ducap a multiplié les condamnations: agressions sexuelles avec ou sans arme, tentative de meurtre, séquestrations, vols qualifiés.

Un rapport rédigé pendant son procès conclut que Ducap est un déviant sexuel dangereux en raison du «sentiment de haine et de vengeance» qu'il semble entretenir à l'endroit de la société en général et des femmes en particulier.

Avant de créer une commotion à Pinel, il avait déjà pris en otage un agent de libération conditionnelle, menacé une infirmière en milieu carcéral et caché des lames de couteau au palais de justice de Montréal.