Une chicane entre colocataires qui aurait dégénéré se serait soldée par la mort brutale d'un homme de 59 ans, la nuit dernière, dans un immeuble à logements du quartier Centre-Sud, à Montréal. Les derniers jours ont d'ailleurs été mouvementés dans ce secteur de l'est de la métropole.

Les policiers du Service de police de la ville de Montréal ont retrouvé vers 5h30 la victime allongée sur le trottoir devant l'immeuble où s'est joué le drame, à l'angle des rues Ontario et Fullum. «L'homme avait d'importantes blessures à la tête, son décès a été constaté à l'hôpital», résume l'agent Yannick Paradis.

La victime était en arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours.

Les policiers ont appréhendé sur place un homme âgé dans la trentaine, considéré comme un témoin important dans cette affaire. Il pourrait s'agir du colocataire de la victime, impliqué dans l'incident.

Selon cette voisine qui habite le même immeuble, les deux hommes passaient leur temps à se quereller. «Ça se bataille tout le temps, alors je n'alerte même pas la police», raconte Christiane Boivin, ébaubie par le dénouement funeste de cette énième chicane entre ses voisins.

La division des crimes majeurs du SPVM mène l'enquête. Il pourrait s'agir du 11e meurtre à survenir dans la métropole depuis janvier, contre 7 à pareille date l'an dernier.

Un autre résident du quartier, aussi âgé de 59 ans, a succombé à ses blessures, dans la nuit de samedi à dimanche, à la suite d'une attaque sauvage survenue la veille. Robert «Bob» Brassard a été battu à mort à coups d'haltère dans son logement de la rue Bourbonnière.

La police tente toujours de déterminer si la victime de ce 10e homicide connaissait son agresseur.

Enfin, Hochelaga-Maisonneuve a été le théâtre vendredi d'une opération majeure visant le démantèlement d'un réseau de stupéfiants structuré et solidement implanté dans le quartier, lié aux motards.

Les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avaient 45 suspects dans la mire, dans le cadre de cette opération, baptisée Eraser. Cette rafle a été rendue possible grâce à des informations provenant de résidants et de commerçants du quartier, qui avaient remarqué l'incessant va-et-vient à plusieurs adresses. Au total, 23 endroits font l'objet de perquisitions, 21 à Montréal et deux à Lavaltrie, où demeurent les têtes dirigeantes, des sympathisants des Hells Angels.

L'organisation se spécialisait dans la vente de stupéfiants, surtout du crack et de la cocaïne. La drogue était écoulée dans des piqueries, utilisées comme points de vente. Certaines d'entre elles étaient aménagées dans des immeubles mal famés et laissés à l'abandon, fréquentées par des prostituées et des junkies.