Un épisode de violence conjugale a connu un dénouement funeste mardi soir à Montréal, lorsqu'une jeune femme de 25 ans a été poignardée à mort par son conjoint dans leur logement d'Hochelaga-Maisonneuve.

La victime a été retrouvée dans une mare de sang dans un appartement situé au troisième étage du Luxior, un immeuble résidentiel de la rue Sainte-Catherine, situé à l'angle de la rue Leclaire. Son conjoint de 32 ans a été épinglé un peu plus tard, au terme d'une poursuite rocambolesque.

Tout a débuté vers 22h, lorsque des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) répondent à une plainte de bruit excessif dans l'appartement où s'est joué le drame. Personne ne répond à la porte à l'arrivée des policiers. Ces derniers décident de forcer leur entrée dans le logement. «Ils aperçoivent alors des rideaux qui flottent au vent devant la fenêtre ouverte, mais surtout deux mains agrippées au rebord de la fenêtre», raconte l'agent Olivier Lapointe.

Il s'agit alors du conjoint, qui s'est ainsi suspendu dans le vide, dans l'espoir de déjouer les policiers. Lorsque ces derniers se précipitent pour le saisir, l'homme saute dans le vide. Un plongeon d'une quinzaine de mètres. Par miracle, le suspect s'en tire indemne et prend la fuite à pied. Les policiers déboulent aussitôt les escaliers et se lancent à sa poursuite.

Au même moment, d'autres agents du SPVM débarquent sur place et entreprennent de fouiller l'appartement. Ils découvrent alors la victime inerte et informent par émetteurs-radio les policiers en poursuite qu'ils sont aux trousses d'un meurtrier. Ce dernier est finalement intercepté un peu plus loin. «Le couple n'était pas connu de nos services en matière de violence conjugale. Ce qui ne veut évidemment pas dire que l'homme n'avait jamais maltraité sa conjointe auparavant», explique l'agent Lapointe. À Montréal, la violence conjugale est chaque année responsable de près de 30% des crimes contre la personne. Triste ironie du sort, le meurtre de la jeune femme par son conjoint est survenu lors de la Journée internationale de la femme.

Le conjoint était toujours interrogé par les policiers mercredi matin. Il sera accusé du neuvième meurtre de l'année sur le territoire du SPVM. L'an dernier à pareille date, on en dénombrait cinq de moins.

Un poste de commandement est garé devant l'immeuble un peu glauque. Au troisième étage, les rideaux fleuris flottent toujours au vent devant la fenêtre de l'appartement.