La circulation vient de reprendre sur l'autoroute 132 en direction est à la hauteur de Brossard, théâtre vendredi matin d'un accident majeur impliquant quatre véhicules, dont un camion-citerne.

Ce dernier s'était renversé sur la chaussée, vraisemblablement après avoir été coupé par un véhicule. La semi-remorque s'est effondrée sur un autre véhicule dans sa chute, en plus de provoquer une collision entre deux autres voitures.

Les automobilistes ont dû s'armer de patience dans ce secteur tout au long de la journée. Un bouchon s'étirait déjà sur quelques kilomètres en milieu d'après-midi, au début de l'heure de pointe. La circulation sur l'autoroute a repris un peu avant 16h plus tard. Retirer la semi-remorque de la chaussée s'est avéré une entreprise fort périlleuse. Dans sa chute, le poids-lourd a arraché des lampadaires qui se trouvaient sur le terre-plein. Le camion, qui transportait des dizaines de tonnes de poudre de ciment, était également trop lourd pour remettre sur les roues. Les autorités ont alors dû transvider son chargement pour alléger la remorque.

Quatre personnes ont été blessées dans cet accident majeur survenu vers 8h30. La police enquête pour déterminer les circonstances de l'accident, mais étudie l'hypothèse qu'un véhicule a coupé le poids lourd. Le ou la conducteur de la voiture en question n'a pas été arrêté et est d'ailleurs activement recherché par la Sûreté du Québec. Des accusations de délit de fuite pourraient même être portées contre l'automobiliste impliqué. Selon les témoins, une voiture de couleur grise se dirigeait pour prendre une sortie, mais aurait changé d'idées à la dernière seconde. Il aurait coupé la semi-remorque dans sa manoeuvre pour revenir sur la voie rapide.

Sur les lieux de l'accident, la scène était spectaculaire. Le camion-citerne a littéralement basculé sur une voiture, dans laquelle un quinquagénaire a été coincé un bon moment. Une armée de secouristes est finalement parvenue à le libérer de sa voiture en ruine. Il était toujours conscient. En quittant les lieux sur une civière, ses hurlements avaient de quoi glacer le sang. Il a subi des blessures sérieuses au bas du corps. «Sa vie n'est toutefois pas en danger», assure le sergent Claude Denis, de la Sûreté du Québec.

Un peu plus loin, on apercevait les deux autres véhicules impliqués dans l'accident. Les occupants, un homme et une femme, auraient subi des blessures mineures. Même chose pour le conducteur du poids lourd.

Quelques badauds ont assisté aux opérations de sauvetage depuis le terre-plein situé au milieu des deux voies rapides. Jason Pouliot se tenait parmi eux. Sa main et ses pantalons étaient maculés de sang. L'homme raconte avoir dû jouer au héros bien malgré lui. «Je fumais une cigarette dehors quand j'ai vu une voiture grise couper le camion, qui s'est renversé. Ça a fait un vacarme énorme et le ciel a été recouvert de fumée», raconte M. Pouliot.

Sans se poser de question, il a traversé l'autoroute à la course pour se rendre sur les lieux de l'accident. Le poids lourd perdait alors beaucoup d'essence sur la chaussée. Le samaritain a aussitôt entrepris de libérer l'homme prisonnier dans sa voiture. «Il était en grande douleur. Il criait: "Mes jambes sont coincées, sors-moi". Ça sentait l'essence. Il paniquait», raconte, encore sur l'adrénaline, M. Pouliot.

Il s'est ensuite infligé des blessures en fracassant la fenêtre de la voiture de la victime pour tenter de le libérer, en vain. Quelqu'un lui a ensuite tendu un couteau suisse pour sectionner sa ceinture de sécurité. «J'ai essayé de le bouger, mais j'ai remarqué que ses membres semblaient fracturés, j'ai abandonné», explique Jason Pouliot, qui réalise avoir risqué sa vie. «Il y a des gens qui criaient: "Dégage, ça va sauter!" Mais je me disais: "Merde, il y a un gars coincé là-dedans!"»

M. Pouliot souligne avoir simplement tenté de rendre la pareille, puisque des samaritains l'ont déjà secouru dans le passé, après un grave accident de la route.