Un jeune homme en planche à roulettes a péri mardi matin après avoir été happé par un autobus de la Société de transport de Montréal (STM) sur le Plateau-Mont-Royal.

Le drame s'est produit peu après 8h à l'angle des rues Rachel et Frontenac. L'adolescent venait tout juste de débarquer de l'autobus qui l'a fauché. Il se trouvait à bord avec des amis, avant de descendre à l'intersection où s'est joué le drame. Le SPVM n'est pas en mesure de dire si la victime a eu le temps de sauter sur sa planche à roulettes avant de se faire frapper. Les enquêteurs du SPVM ont rencontré un ami qui se trouvait avec lui, afin d'obtenir sa version des faits.

Le jeune homme, âgé de 17 ans, n'a eu aucune chance. Son corps s'est retrouvé coincé sous la roue avant du véhicule, sous les yeux des passagers, du conducteur et de quelques témoins. À l'aide d'une toile jaune, les nombreux pompiers dépêchés sur place tentaient d'ailleurs de voiler ce triste spectacle aux badauds qui s'agglutinaient contre les cordons policiers.

Comme chaque matin, Yannick Labonté se rendait travailler au lave-auto situé à proximité avant d'assister en direct à la collision. Selon lui, la lumière était verte et l'autobus n'a tout simplement pas vu le jeune qui roulait sur la piste cyclable. Un peu plus loin, Philippe Léger, un voisin, s'est pour sa part précipité sur la scène, tout juste après l'impact. «Il était déjà trop tard pour le jeune. Il ne bougeait pas et la roue était complètement sur lui. Le chauffeur d'autobus était assis derrière son volant. Des larmes coulaient sur ses joues. Il était en état de choc», raconte le voisin.

Le conducteur a d'ailleurs quitté les lieux sur une civière.

Les spécialistes en Enquêtes collision du Service de police de la Ville de Montréal sont ensuite arrivés sur place pour faire la lumière sur ce drame. La circulation devrait être interrompue à cet endroit un bon moment, pour permettre aux enquêteurs de reconstituer la scène.

Selon Michel Lemieux, un cycliste du quartier, la cohabitation entre les voitures et les vélos est plutôt difficile sur la piste cyclable de la rue Rachel. «Même si la lumière est verte, on se fait souvent couper par les automobiles», plaide M. Lemieux.

Derrière lui, plusieurs curieux croquent la scène de l'accident à l'aide de leur téléphone cellulaire.

Des élèves sous le choc

La victime se rendait à l'école secondaire Jeanne-Mance, située à moins d'un kilomètre de là. La vision de cette policière ramassant sur la chaussée le sac d'école rouge de l'élève de 4e secondaire était d'ailleurs déchirante.

Des effectifs auraient été dépêchés à l'école du jeune planchiste pour soutenir les élèves et, en matinée, quelques voitures de patrouille étaient garées devant l'établissement. À la sortie des classes pour le dîner, quelques élèves étaient en pleurs, réconfortés par des camarades. La plupart ont refusé de commenter le drame qui secouait leur école.

Un porte-parole de la Commission scolaire de Montréal arpentait le trottoir devant l'établissement. Il a indiqué que la cellule de crise, composée de psychologues notamment, était disponible pour tous les élèves et le personnel. Un peu plus loin, un adolescent sortait de l'école au même moment avec sa planche à roulettes sous le bras. «C'est évident que cette histoire me rend nerveux et va me forcer à faire attention. Déjà que j'ai failli avoir un accident et que d'autres jeunes de l'école se sont faits frapper par des voitures dans le passé...», souligne Romain, qui connaissait un peu la victime. «On parlait de temps en temps. Je suis supposé avoir un cours avec sa blonde après-midi», laisse tomber l'adolescent, avant de s'élancer sur sa planche à roulettes.

À la Société de transport de Montréal, on a refusé de commenter l'affaire. Un porte-parole a simplement souligné que les incidents de cette ampleur étaient rares. «Dieu merci, mais les fois où ça arrive, on laisse les policiers faire leur travail», résume Marianne Rouette.

Photo: Patrick Sanfaçon, La Presse