Le corps du père des enfants retrouvés morts hier dans une camionnette incendiée à Saint-Edmond-de-Grantham vient d'être retrouvé sans vie à un kilomètre des lieux de la tragédie.

Vers midi, les policiers de la Sûreté du Québec ont repéré le corps de Martin Houle, 37 ans, dans un boisé. Sa dépouille portait des blessures importantes, notamment des brûlures. «Ses blessures sont cohérentes avec les événements d'hier», a souligné le sergent Louis-Phillipe Ruel de la SQ. On ignore si l'homme a succombé à ses blessures d'hier ou s'il s'en était infligé de nouvelles par la suite.

Martin Houle serait l'auteur du terrible drame familial qui secoue actuellement cette municipalité rurale du Centre-du-Québec, située à proximité de Drummondville.

Cette triste histoire a débuté hier matin par la découverte des corps de deux enfants en bas âge -une fillette de 18 mois et un garçon d'environ huit ans- dans la carcasse calcinée d'une camionnette. Le véhicule se trouvait dans un boisé situé sur le 8e rang, au fond d'une terre agricole située à l'abri des regards. Un troisième enfant, âgé de 6 ans, est parvenu à s'extirper du véhicule en flammes, avant d'être pris en charge par des gens du voisinage. Le bambin a subi des brûlures sérieuses, notamment aux mains et au visage, mais sa vie n'est pas en danger.

Le père de famille aurait tenté de s'enlever la vie dans la camionnette en même temps que ses enfants, pour finalement prendre la fuite au dernier moment. Il aurait allumé le brasier à l'aide de bonbonnes de gaz propane.

Après la découverte des corps des enfants, la SQ a mobilisé de nombreux effectifs pour retrouver le père. «L'homme est possiblement blessé», a indiqué mardi matin le sergent Louis-Philippe Ruel. Un hélicoptère survolait la scène, pendant que des équipes au sol ratissaient un boisé de quelques kilomètres dans lequel le fugitif se serait engouffré. «Les policiers ont même poursuivi les recherches avec des lunettes de vision de nuit», a ajouté le sergent Ruel. Des policiers en VTT quadrillent également le secteur.

Pendant que les policiers poursuivaient leur chasse à l'homme, la petite municipalité de 600 âmes est quant à elle secouée par le drame.

Gilles Courchesne était dans sa maison en bordure du 8e rang lorsqu'un voisin a frappé à sa porte hier matin. Par la fenêtre donnant sur sa cour, il apercevait un panache d'épaisse fumée noircir le ciel au bout de son terrain. «Mon voisin m'a demandé  une serviette d'eau froide pour soulager le jeune garçon», a raconté M. Courchesne.

Des champs de maïs s'étendent à perte de vue autour de chez lui. La camionnette en flammes se trouvait sur une érablière appartenant vraisemblablement à la famille des victimes. «Cette famille est très connue ici et possède beaucoup de terres. Le père des enfants venait apparemment de se séparer et avait obtenu la garde des enfants. C'est toujours eux qui paient au bout», rage M. Courchesne, flanqué de ses deux jeunes enfants. «J'en parle et j'ai des frissons partout sur le corps », a ajouté le voisin.

En début d'après-midi, plusieurs proches étaient réunis à une érablière appartenant à la famille des victimes. Un des membres de la famille a clairement fait savoir aux médias qui débarquaient sur place qu'ils n'étaient pas les bienvenus. Une réaction normale dans les circonstances.

Un peu plus loin, là où s'est joué le drame la veille, un ami de Martin Houle venait d'apprendre la mort de ce dernier. Sans mot, il n'a pas voulu s'étendre sur les circonstances qui ont mené à une telle horreur. «C'est une accumulation...», a simplement laissé tomber l'homme, avant de quitter les lieux en trombe au volant de son camion.

Si la traque des policiers est terminée, l'horreur, l'incompréhension et l'impuissance ne font que commencer pour les proches.