Après des semaines à retourner, labourer et tamiser méticuleusement la terre d'une ferme de Saint-Valérien-de-Milton, près de Granby, c'est à des dizaines de kilomètres de là, à Coteau-du-Lac, que la police a récupéré par hasard des ossements, ceux de Diane Grégoire, disparue depuis bientôt quatre ans.

La police de Longueuil, responsable de l'enquête jusqu'à tout récemment, avait même annoncé il y a quelque temps avoir trouvé des éléments sur la ferme porcine et avait même déposé son dossier d'enquête au Directeur des poursuites criminelles et pénales, espérant que des accusations contre un ou des suspects puissent être portées sous peu.

Mais cette récente découverte change toute la donne. Peut-être que cela ne fera que bonifier le dossier d'enquête déjà soumis par les enquêteurs longueuillois, ou faire repartir l'enquête dans une toute autre direction.

LaPresse.ca le rapportait hier, des ossements humains avaient été découverts le 21 novembre dernier par un citoyen qui prenait une marche sur un terrain commercial boisé à la limite des municipalités de Les Cèdres et Coteau-du-Lac, près de Salaberry-de-Valleyfield.

Depuis, des analyses effectuées par les experts du Laboratoire de science judiciaire et de médecine légale ont démontré que les restes étaient bel et bien ceux d'un humain, et avec certitude ceux de Diane Grégoire, ont confirmé cet après-midi la police de Longueuil et la Sûreté du Québec dans un point de presse conjoint.

Gaétan Durocher, porte-parole de la police de Longueuil, y annonçait qu'après près de quatre ans d'enquête, 300 informations de citoyens vérifiées, un travail acharné de ses enquêteurs, on cédait les rênes de l'enquête à la SQ, pour la simple et bonne raison que le lieu de découverte des ossements est sous juridiction de la police provinciale.

Le lieutenant Guy Lapointe, de la SQ, a ajouté que des vêtements ont aussi été trouvés autour du squelette de Diane Grégoire.

Il assure que ce développement ne constitue pas un retour à la case départ dans l'enquête, et refuse de dire que les semaines de recherches sur la ferme étaient vaines.

«Nous allons bâtir sur ce qu'on a déjà. Il fallait retourner toutes les pierres. La découverte de cette scène et des éléments retrouvés sur place va pouvoir faire avancer plus rapidement l'enquête», souhaite le policier.

Quant au dossier remis au procureur de la couronne, il sera bonifié à la lumière de cette découverte, indique le lieutenant Lapointe.

Ce n'est pas la première fois que les policiers lorgnent cette région du Québec. Le jour de la disparition le 31 janvier 2008, son conjoint d'alors, Paul Laplante, avait déclaré que le matin avant qu'il ne la voit pour la dernière fois aux Promenades Saint-Bruno vers 10h, ils s'étaient rendus visiter des terrains pour achat éventuel à Vaudreuil-Dorion.

Différentes vérifications avaient été effectuées par la police pour valider cette affirmation, sans mener à quelque résultat que ce soit, ce qu'a confirmé la police ce mardi.

Du côté du Comité de recherche de Diane Grégoire, on a accueilli la nouvelle de la découverte de son corps avec étonnement et soulagement.

«On a été époustouflé de la nouvelle, qu'elle soit trouvée à Coteau-du-Lac, étant donné que la police a remis son rapport d'enquête il y a deux semaines aux poursuites (Directeur des poursuites criminelles et pénales). On était certain qu'ils avaient trouvé plusieurs choses sur la ferme. Mais nous sommes satisfaits qu'ils aient enfin trouvé le corps. On offre nos condoléances à la famille», a déclaré Anita Fleury, porte-parole du comité.