Trois élèves de l'école secondaire de Mortagne, à Boucherville, ont finalement été arrêtés, non pas en possession d'armes à feu, mais plutôt d'un pistolet à plomb et d'une arme jouet en tout point semblable à un fusil d'assaut militaire, le HK416.

La police de Longueuil a confirmé cette information vers 15 h.

Vers 11 h 10, un véritable branle-bas de combat a été déclenché dans cette école secondaire, une des plus grandes du Québec avec plus de 2000 élèves.

C'est qu'un membre du personnel, possiblement un concierge, a indiqué à sa direction qu'il croyait avoir vu des élèves entrer dans l'école, en direction de la cafétéria, en transportant des armes à feu. Il aurait vu l'arme être placée dans un sac à dos. Personne n'a été visé avec.

La police n'a voulu courir aucun risque, et un important contingent de policiers, maîtres-chiens et membres du groupe d'interventiontactique ont bouclé l'école.

Les étudiants ont été confinés dans leurs salles de cours et le gymnase, le temps que les agents passent le bâtiment au peigne fin, ce qui a pris environ quatre heures.

En milieu d'après-midi, trois étudiants ont été localisés en possession de ces armes. Deux garçons et unefille âgés d'environ 16 ans.

La commandante du district nord de la police locale, Louise Gendron, a décrit leurs armes comme étant un pistolet à plombs, et une arme à canon long, un jouet.

«Ça ressemblait à un fusil de type (HK)416. C'était un jouet mais ça pouvait très facilement être pris pour une vraie arme», a indiqué la commandante Gendron.

On ne sait encore quel était le but de ces jeunes en apportant de tels engins à l'école. Ils sont présentement interrogés par lapolice.

Quelques étudiants rencontrés après leur évacuation, peu après les arrestations, disaient ne pas en savoir plus sur l'identité de ces jeunes et leur dessein.

En début d'intervention, plusieurs parents d'étudiants se sont rapidement massés aux abords de cette grande école. L'imposant déploiement policier les impressionnait et en inquiétait certains. Mais la plupart d'entre eux ont reçu des appels ou messages textes de leurs enfants qui les ont informés et rassurés.

Sauf certains, comme une élève de secondaire un qui a «texté» à sa mère qu'il y avait 15 otages. Jeu du téléphone arabe ou mauvaise blague, l'information n'était heureusement pas fondée.

Un autre père dit que son fils ne semblait pas très stressé.

«Il a appelé sa mère pour lui dire qu'il avait réussi son examen de maths, qu'ils avaient été envoyés au gymnase et qu'ils devaient éteindre leur cellulaire», raconte-t-il.

À l'opposé, Marie Proulx était sans nouvelle de son fils qui n'a pas de téléphone portable.

«Je suis très inquiète. Je suis sans nouvelle. Je ne peux pas croire que des choses comme ça puissent arriver ici», déplorait-elle, au bord des larmes.

En fin de journée, la direction de l'école a annoncé aux parents d'élèves qu'ils auront finalement congé demain et qu'il n'y aura aucun transport scolaire.

«Cependant, une équipe d'intervention composée de membres de l'équipe école, de professionnels de la Commission scolaire et du CSSS Pierre-Boucher ainsi que des policiers seront présents à l'école. Cette équipe accueillera les élèves, les parents et les membres du personnel désirant recevoir une aide psychologique en lien avec les événements d'aujourd'hui. La direction de l'école tient à remercier tous les élèves pour leur calme et leur sang-froid tout au long de l'intervention policière», lit-on dans la note envoyée aux parents par courriel.