Deux groupes féministes du Québec se sont immiscés pour la première fois dans une campagne électorale fédérale, dimanche après-midi, pour s'opposer au Parti conservateur de Stephen Harper et pour défendre le droit des femmes à l'avortement.

Sans prendre position pour un parti politique particulier, la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) ont organisé une manifestation à Montréal pour appeler la population à empêcher la réélection d'un gouvernement conservateur et pour protester contre le projet de loi C-484, aussi connu sous le nom de «Loi sur les enfants non encore nés victimes d'actes criminels».Dans le cadre de la journée pancanadienne d'actions pour le droit à l'avortement, les organisatrices ont dénoncé qu'un tel projet de loi ouvrirait une brèche qui mènerait éventuellement à la recriminalisation de l'avortement, vingt ans après sa légalisation.

La manifestation a été organisée pour faire de ce droit un enjeu crucial de la présente campagne électorale.

La présidente de la FFQ, Michèle Asselin, a déploré qu'il n'y ait jamais eu autant de projets de loi privés pour restreindre l'accès ou recriminaliser l'avortement depuis que les conservateurs ont pris le pouvoir.

Plus de 5000 personnes ont participé au rassemblement, dont plusieurs grands syndicats du Québec, comme la CSQ, la FTQ et la CSN. Des candidats du Parti libéral et du Bloc québécois ainsi que le porte-parole du Nouveau Parti démocratique au Québec sont également venus montrer leur soutien. Aucun candidat conservateur n'était présent.

D'autres manifestations ont eu lieu simultanément à travers le pays, notamment à Toronto et à Vancouver.