Près des deux tiers des Canadiens disent en avoir assez d'être dérangés à l'heure du souper par des télévendeurs et ont l'intention de s'inscrire à la liste nationale de numéros de télécommunication exclus que mettra en place le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Un sondage mené pour le compte de l'Association de la recherche et de l'intelligence marketing (ARIM), qui représente la majorité des firmes en études de marché au pays, indique que 51 pour cent des Canadiens connaissent l'existence de cette liste entrant en vigueur mardi.

Par comparaison, l'année dernière à la même période, 44 pour cent des personnes interrogées avaient dit connaître l'existence de ce service.

Lorsque les répondants ont été informés à propos de cette liste, 64 pour cent d'entre eux ont dit avoir l'intention d'y inscrire leur numéro de téléphone.

Le sondage révèle également que 61 pour cent des répondants croient que les exemptions prévues dans la liste du CRTC (les agences de sondage, de recherche et gouvernementales) n'altéreront pas la capacité de cet outil à empêcher les appels téléphoniques provenant des télévendeurs indésirables.

«L'exemption pour les sondages a été accordée parce que les parlementaires voulaient s'assurer que les décideurs corporatifs et gouvernementaux pourraient continuer à avoir accès à l'information concernant l'opinion des gens sur les enjeux importants», a expliqué le directeur général d'ARIM, Brendan Wycks.

Bien que l'aspect du respect de la vie privée quant à la liste des numéros exclus soit important, les avantages tirés des enquêtes téléphoniques sont également considérables, croit M. Wycks.

«Les partis politiques, comme les gouvernements, se basent beaucoup sur les sondages d'opinion publique pour savoir ce que les gens pensent à propos de leurs propositions politiques, a-t-il fait valoir. Sans les sondages, notre système politique serait moins démocratique est bien moins réceptif à l'égard de la population.»

En fait, ce sont les sondages téléphoniques qui ont mené à la création de la liste du CRTC, a-t-il ajouté.

Dès mardi, les télévendeurs qui composent un numéro de téléphone figurant sur cette liste s'exposeront à des pénalités. Si une résidence porte plainte, le CRTC pourra imposer une amende pouvant aller jusqu'à 1500 $ pour un particulier et jusqu'à 15 000 $ pour une entreprise.

Le sondage, effectué par la firme Acrobat Research, a été mené auprès de 1000 personnes du 7 au 14 août. La marge d'erreur est de plus ou moins 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.