Le Québec pourrait emboîter le pas à la Nouvelle-Écosse et imposer un prix minimum pour toutes les consommations d'alcool vendues dans les bars de la province.

La Régie des alcools, des courses et des jeux a mandaté l'an dernier un comité pour réviser l'ensemble des règlements encadrant la vente et la promotion de l'alcool au Québec. L'adoption d'un prix plancher fera partie des scénarios étudiés. «C'est un outil additionnel dont on pourrait effectivement se doter», a indiqué hier Réjean Thériault, porte-parole de la Régie.

 

Ce groupe de réflexion, composé en majorité d'avocats de la Régie, doit mener des consultations auprès d'organismes de la société civile. Plusieurs groupes - dont Éduc'Alcool et la Corporation des bars, brasseries et tavernes du Québec - se sont déjà positionnés en faveur de l'adoption d'une telle mesure.

Depuis une semaine, la Nouvelle-Écosse ne permet plus aux bars de facturer moins de 2,50$ pour une consommation, peu importe son type et son format. La mesure vise à limiter la tentation de boire rapidement des quantités excessives d'alcool et à réduire du même coup le nombre de bagarres entre clients éméchés à la sortie des bars.

Des lois qui «datent»

Le Québec de son côté impose depuis 1995 un prix plancher pour l'alcool vendu dans les dépanneurs et les épiceries, révisé chaque année en fonction de l'indice des prix à la consommation. À l'époque, on n'avait pas jugé nécessaire d'étendre cette mesure à tous les points de vente. «Il existe déjà des lois et des règlements qui interdisent la vente d'alcool à une personne en état d'ébriété. Donc, si une personne boit de manière irraisonnée, elle ne devrait pas pouvoir se procurer d'alcool dans un bar», explique M. Thériault.

M. Thériault relève toutefois que les «besoins de la société peuvent avoir évolué» depuis 1995. «Nos lois auraient besoin d'être rénovées, elles datent.»

«Mais cela ne veut pas dire que le prix plancher est la solution que nous allons recommander», insiste-t-il du même souffle.

Le groupe d'experts devrait transmettre ses recommandations au ministère de la Sécurité publique au cours de l'année 2009. Les partisans du prix plancher devront donc être patients car, même si le comité penche en leur faveur, aucun changement à la loi ne devrait entrer en vigueur avant 2010.