On s'en doutait, c'est maintenant confirmé: Montréal vieillit. On y trouve maintenant plus de personnes âgées que de jeunes, beaucoup de diplômés universitaires et moins de gens qui parlent français à la maison. Et l'attrait pour la banlieue est très fort. Statistique Canada continue de décortiquer le recensement de 2006.Ses conclusions sont tout sauf ennuyeuses.

Une raison qui renforce l'importance de bien déglacer les trottoirs: pour la première fois, Montréal compte plus de personnes de 65 ans et plus (246 090) que de jeunes de moins de 15 ans (244 450).

Au terme d'une année à distiller les données du recensement de 2006, Statistique Canada est maintenant en mesure de brosser un tableau assez complet de Montréal.

La ville vieillit, donc. De plus, dans l'ensemble de l'île, la proportion de personnes parlant le plus souvent français à la maison recule: de 56,4% en 2001, elle se situe maintenant à 54,2%.

Le transfert ne se fait cependant pas nécessairement au profit de l'anglais, cette langue n'ayant gagné que 0,2 % entre les deux recensements (passant de 25,% à 25,2%).

Dans la ville de Montréal même, l'anglais est parlé par 296 475 personnes à la maison.

Des données de Statistique Canada, dévoilées en décembre 2007, avaient fait grand bruit quand il avait été révélé que, pour la première fois, moins de 50% (49,8%) des résidants de l'île s'étaient déclarés de langue maternelle française (ce qui n'exclut pas que le Maghrébin qui se dit de langue maternelle arabe parle souvent un français impeccable).

Par ailleurs, on vit en solo à Montréal: près de 4 ménages sur 10 sont composés d'une seule personne.

 

Consultez nos graphiques:

- Les 10 plus grandes villes au Canada

- Les 10 plus grandes villes au Québec

- Population selon l'âge

- Variation de la population

- Langue le plus souvent parlé à la maison

 

Terrebonne, un cas à part

Avec sa croissance modeste de 2,3 % depuis 2001, Montréal, qui compte 1 620 693 habitants, peut se consoler en se comparant à Longueuil (+1,6%) et à Saguenay (-2,3%). Par contre, la métropole fait pâle figure devant Terrebonne (+17,6%).

Dans l'analyse du dernier recensement, Terrebonne est un cas à part. «Sa population a doublé en 20 ans », fait observer Guy Oddo, directeur de la région de l'est du Canada à Statistique Canada. Au surplus, Terrebonne est, de toutes les villes du Québec, celle qui compte le plus grand nombre de jeunes de moins de 15 ans. Un résidant sur cinq à Terrebonne a moins de 25 ans, alors que la moyenne québécoise est de 16,6%.

Montréal plus scolarisé

Là où Montréal l'emporte sur Terrebonne, et de loin, c'est sur sa proportion de diplômés universitaires: grâce à une immigration importante et plus scolarisée que les Québécois nés ici, Montréal est la ville la plus scolarisée au Québec (37,6% ont un diplôme universitaire), comparativement à la moyenne provinciale qui se situe à 26,2% (et à Terrebonne, à 17,9%).

L'exode vers la banlieue est frappant quand on s'attarde aux questions sur mobilité de la population. Montréal a attiré plus de résidants de Québec qu'il n'en a vu partir pour la capitale (2370 de plus). Le Saguenay et son fjord ont aussi été généreux envers la métropole (1085 de plus). À l'inverse, quand ils quittent leur île, les Montréalais mettent massivement le cap sur Laval (où près de 22 000 personnes de plus ont déménagé que l'inverse), Vaudreuil-Soulanges et Longueuil.

Les villes de banlieue font mal à Montréal qui, heureusement, peut compter sur les immigrants. «Trente et un pour cent de la population de Montréal sont nés à l'extérieur du Canada, relève Guy Oddo, de Statistique Canada. Il y a trois fois plus d'immigrants à Montréal qu'ailleurs au Québec.»

Enfin, soulignons que dans l'île de Montréal, 34,6% des locataires consacrent plus de 30 % de leurs revenus au logement, ce qui est aussi le cas de 18,7% des propriétaires.