Louise Fréchette, ancienne vice-secrétaire générale de l'ONU sous Kofi Annan, signe une lettre ouverte mercredi dans le quotidien The Globe and Mail.

Intitulée «A new America, a new UN?», Louise Fréchette y traite de l'espoir que suscite l'arrivée de Barack Obama à la présidence des États-Unis pour redonner à l'ONU toute la légitimité qu'elle mérite.L'ancien président George W. Bush n'a jamais été un grand partisan de l'ONU, souligne-t-elle. L'épisode de la guerre en Irak n'a que confirmé la conviction des néo-conservateurs voulant que l'ONU soit une institution hostile en laquelle personne ne peut faire confiance.

Mais un vent de fraîcheur a traversé le Congrès lors des audiences, il y a quelques semaines, de Susan Rice, la nouvelle ambassadrice des États-Unis à l'ONU. Elle a décrit l'ONU comme étant «une institution imparfaite, mais indispensable à la promotion de notre sécurité et de notre bien-être au XXIe siècle».

L'organisation, qui panse encore les plaies de la crise irakienne, a grandement besoin de l'inspiration et du leadership que le président Obama semble prêt à fournir. Plusieurs de ses récentes annonces sont encourageantes, souligne Louise Fréchette, faisant allusion à ses engagements envers les changements climatiques, le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et les objectifs du Millénaire pour le développement, notamment.

Plusieurs défis attendent toutefois l'administration Obama pour revitaliser l'ONU. Louise Fréchette souligne notamment la nécessité d'entretenir de bonnes relations avec la Chine et la Russie pour que le Conseil de sécurité demeure efficace et le besoin de réformer le Conseil de sécurité pour qu'il soit davantage représentatif de la réalité géo-politique du XXIe siècle.

Barack Obama a la possibilité de redonner à l'ONU sa légitimité et son efficacité. Mme Fréchette espère maintenant que le Canada l'appuiera dans cette démarche.