Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a confirmé vendredi qu'il n'interviendrait pas dans la décision de son ministère d'interdire la venue au Canada du député britannique opposé à la guerre, George Galloway.

M. Galloway devait prononcer un discours à Toronto, lundi, dans le cadre d'un forum intitulé «Résister à la guerre de Gaza à Kandahar», organisé par la «Coalition torontoise pour mettre fin à la guerre». Il devait également prononcer une allocution à Mississauga le lendemain.

Mais le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration a jugé que le politicien était inadmissible en sol canadien pour des raisons de sécurité.

George Galloway a qualifié cette décision «d'idiote» et a affirmé vendredi qu'il tenterait de la renverser avec tous les moyens juridiques mis à sa disposition.

Le bureau de Jason Kenney a souligné que le député britannique avait exprimé sa sympathie pour la cause des talibans en Afghanistan et qu'il avait fourni de l'aide financière au Hamas, considéré par le Canada comme une organisation terroriste.

De passage à Calgary vendredi, le ministre a affirmé que même s'il avait l'autorité de renverser la décision de son ministère, il ne fournirait pas de traitement spécial au député écossais de 54 ans.

La semaine dernière, George Galloway «avait appelé à un coup d'Etat en Egypte et au renversement du gouvernement en même temps qu'il fournissait de l'aide et des ressources au Hamas, qui est banni à titre d'organisation terroriste illégale», a ajouté M. Kenney.

«Dans ce cas, je crois que les individus qui soutiennent, aident et font la promotion d'organisations terroristes n'ont pas besoin de visiter le Canada», a-t-il ajouté.

M. Galloway, qui a été banni du Parti travailliste de Tony Blair en 2003, a diffusé un communiqué dans lequel il qualifie la décision «d'irrationnelle, inexplicable et un affront à la bonne réputation du Canada».

«Toutes les personnes sensées au Canada, peu importe si elles sont d'accord avec moi au sujet de la décision d'envoyer des troupes en Afghanistan, s'opposeront à cette décision scandaleuse», a-t-il ajouté.

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement conservateur de Stephen Harper empêche la venue d'activistes célèbres. En 2007, par exemple, deux activistes pacifiques américains n'avaient pas eu le droit de fouler le sol canadien.

Le chef de Parti libéral, Michael Ignatieff a quant à lui affirmé qu'à vue de nez, la décision ne semblait pas justifiée mais que peut-être que les responsables de la sécurité savaient quelque chose dont il n'était pas au courant.

«S'il est banni en vertu de la liberté d'expression, c'est scandaleux. Il peut venir au Canada et dire n'importe quoi toute la journée, cela ne me dérange pas. Mais si la décision est fondée sur des questions de sécurité, c'est autre chose. Mais je n'ai pas entendu parler d'éléments de preuve qui indiqueraient qu'il représente une menace pour la sécurité», a affirmé M. Ignatieff, depuis Winnipeg.

B'nai Brith Canada et le Congrès juif canadien, les deux plus grands lobbys juifs canadiens, ont quant à eux salué la décision du gouvernement.