Des souverainistes et défenseurs de la langue française affirment qu'«on ouvre la voie à des fêtes bilingues» en permettant à des groupes anglophones de chanter en anglais lors d'un des spectacles de la Fête nationale.

La fête de la Saint-Jean-Baptiste doit se passer en français, puisqu'elle est la fête des Québécois, dont la langue officielle est le français, et qu'elle était à l'origine la fête des Canadiens français, ont-ils plaidé, vendredi, lors d'une conférence de presse à Montréal.

Le président du Rassemblement pour un pays souverain, Benoît Roy, affirme que c'est justement parce qu'elle est rassembleuse et inclusive que la Fête nationale invite les anglophones et toutes les communautés linguistiques à s'intégrer et à fêter, mais à fêter en français.

M. Roy cite les cas de Judy Richards, Nanette Workman et Jim Corcoran, qui ont chanté en français à la Saint-Jean, bien qu'ils soient anglophones.

Et M. Roy déplore le fait que certains médias aient fait passer pour des intolérants ceux qui veulent fêter en français la Fête nationale.

«Il n'a jamais été question d'interdire la participation de qui que ce soit à quelque activité que ce soit pour les fêtes de la Saint-Jean», a lancé le militant souverainiste de longue date Gilles Rhéaume, aujourd'hui porte-parole de l'Association des descendants des patriotes.

Ces militants souverainistes font référence à la controverse soulevée par un spectacle qui sera donné en anglais, lors de la Fête nationale, par deux groupes d'anglophones montréalais. Ces groupes, Lake of Stew et Bloodshot Bill, chanteront en anglais durant 40 minutes dans un parc de Rosemont, un quartier très francophone de Montréal, dans le cadre d'un spectacle qui met aussi à l'affiche des artistes francophones.

Paix sociale

Par ailleurs, M. Rhéaume laisse entendre qu'il craint de l'agitation si ce spectacle en anglais a bel et bien lieu, le 23 juin.

«Je suis inquiet, moi, je suis inquiet pour la paix sociale» si ce spectacle en anglais a lieu, a commenté M. Rhéaume. «Comme ancien président des Fêtes, moi si j'avais de jeunes enfants, je n'irais pas là. Que la police assume ses responsabilités, qu'elle assure la sécurité de l'événement. Il peut se produire n'importe quoi, y compris des agents infiltrateurs d'Ottawa qui vont venir mettre le trouble et mettre ça sur le dos des séparatistes», s'est-il exclamé.

Du même souffle, M. Rhéaume affirme ne pas vouloir de violence ni d'arrestation.

Il demande au premier ministre du Québec Jean Charest d'imposer un moratoire sur les spectacles en anglais durant la Fête nationale.