Le Journal de Montréal a enfreint les dispositions anti-briseurs de grève en utilisant les services d'un collaborateur pour faire le travail des journalistes en lock-out depuis janvier. Le quotidien est toutefois dans ses droits de publier les textes d'autres médias de Quebecor pendant le conflit.

Voilà les grandes lignes d'un jugement rendu hier par la Commission des relations de travail (CRT), qui était saisie d'une plainte déposée en mars dernier par le Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal.

 

Le syndicat reprochait à l'employeur d'avoir eu recours aux services d'un collaborateur pigiste - Guy Bourgeois - pour mener des entrevues dans le cadre d'un dossier publié en avril.

Pour le syndicat, il s'agit toutefois d'une demi-victoire. En effet, la CRT a rejeté toutes les autres requêtes qui lui avaient été soumises.

Le syndicat avait notamment porté plainte contre le fait que le Journal de Montréal avait recours, depuis le début du lock-out, aux textes et aux photos provenant d'autres médias de Quebecor et rendus accessibles par l'entremise de l'agence QMI, mise sur pied par l'entreprise.

La CRT a conclu que le procédé ne contrevenait pas aux dispositions anti-briseurs de grève, puisque l'employeur n'utilisait pas les «services d'une personne», mais bien son «produit du travail». Puisque le syndicat a déjà déposé un grief syndical contre l'utilisation du matériel de l'agence QMI, le commissaire Bussières a renvoyé la balle à l'arbitre au dossier.