Trois soldats canadiens de retour de Kandahar en Afghanistan sont présentement en quarantaine à l'Hôpital Enfant-Jésus de Québec après que l'on eut découvert qu'ils étaient infectés par une «superbactérie» résistante aux antibiotiques.

Deux autres patients de l'hôpital, qui ne sont pas des militaires mais qui sont entrés en contact avec les soldats infectés, ont également été isolés de peur qu'ils aient contracté la bactérie nommée «Acinetobacter baumanii».

La bactérie nosocomiale, que l'on retrouve généralement dans la terre et l'eau, s'attaque aux systèmes immunitaires affaiblis, particulièrement ceux d'individus qui se remettent de blessures.

Elle peut également occasionner des maladies comme la pneumonie, la méningite ainsi que des infections sanguines ou urinaires. Elle peut également infecter les plaies. Certaines personnes transportent même la bactérie sur leur peau sans éprouver de symptômes.

L'Agence de la santé publique du Canada avait mis en garde, il y a deux ans, les hôpitaux canadiens contre les risques de la propagation de la bactérie à la suite du retour d'Afghanistan de soldats blessés. Ces derniers risquaient, selon l'agence, d'en être malades ou encore de transporter la bactérie dans leur système.

Selon un rapport datant de 2007 publié dans un publication canadienne portant sur le soin des plaies, l'incidence de la souche a augmenté dans les hôpitaux militaires américains, où les soldats sont de retour d'Irak, du Kuwait et d'Afghanistan. L'on estime que le même phénomène pourrait se produire au Canada.

Le ministère de la Défense affirme qu'il travaille en collaboration avec les hôpitaux civils qui accueillent des membres des Forces canadiennes pour minimiser les risques de contamination.

Selon la porte-parole du ministère, Lisa Fiander, les soldats blessés qui quittent l'Afghanistan sont testés deux fois afin de savoir s'ils sont infectés; une fois sur place et une deuxième fois dans un hôpital allemand, où ils transitent. Mme Fiander affirme que la bactérie pose problème parce qu'elle a tendance à résister aux antibiotiques mais elle assure qu'elle peut tout de même être combattue avec succès.

Une porte-parole de l'Hôpital Enfant-Jésus, Geneviève Dupuis, a affirmé que l'hôpital avait soigné, depuis 2007, entre 15 et 20 soldats transportant la bactérie.

Elle affirme également que l'hôpital a pris des mesures pour l'isoler et pour s'assurer que d'autres patients ne l'ont pas contractée.

Selon elle, les patients, les visiteurs et les employés ne devraient pas s'inquiéter.