Les coûts pour assurer la sécurité aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 (près de 1 milliard de dollars) sont assez imposants. Mais la facture pourrait être plus importante encore si un réseau terroriste comme Al-Qaeda s'agite et menace publiquement de perturber les compétitions.

À l'heure actuelle, les autorités canadiennes comptent déployer 7000 policiers et 4000 membres des Forces armées canadiennes pour s'assurer que tout se déroule sans anicroche. Les responsables de la sécurité ont évalué les coûts de la sécurité, qui ont déjà quintuplé depuis que le Canada a obtenu les Jeux en 2003, en fonction d'un degré d'alerte «moyen».

Mais si l'on devait réévaluer la menace à la hausse, il faudrait augmenter les dispositifs de sécurité, ce qui aura pour effet de gonfler la facture totale.

C'est du moins ce qu'affirment les responsables de la sécurité dans une note à l'intention du ministre de la Sécurité publique, Peter Van Loan, que La Presse a obtenue grâce à la Loi sur l'accès à l'information.

«Bien que le degré d'alerte soit bas, tous les coûts liés à la sécurité sont fondés sur un degré d'alerte moyen. Si l'alerte devait passer à élevée, il faudra faire des ajustements et les coûts vont vraisemblablement augmenter», affirme la note, datée de novembre dernier.

La note ne fait aucune évaluation des coûts liés à une modification du degré d'alerte.

Même si la menace demeure la même, les responsables laissent entendre que les coûts pourraient augmenter malgré tout. Ils soulignent que certaines infrastructures essentielles qui doivent être protégées n'ont pas été incluses dans les prévisions originales.

Depuis le 11 septembre 2001, le leader du réseau Al-Qaeda, Oussama ben Laden, a enregistré quelques messages sur bande vidéo dans lesquels il menace d'attaquer les pays engagés dans la guerre contre le terrorisme en Afghanistan. Le Canada a été cité parmi ces pays, mais aucun attentat commandité par son réseau n'a eu lieu en sol canadien.

En février, le gouvernement fédéral et la Colombie-Britannique ont conclu une entente sur le partage des frais liés à la sécurité des Jeux olympiques. La province s'engage à hauteur d'environ 250 millions de dollars, et Ottawa doit payer le reste, soit quelque 700 millions de dollars. En outre, le gouvernement fédéral s'est aussi engagé à éponger tous les dépassements de coûts découlant de nouvelles mesures de sécurité.

En février, le ministre Peter Van Loan avait reconnu devant un comité parlementaire que l'estimation des coûts liés à la sécurité d'un événement aussi important que les Jeux olympiques est un exercice hasardeux. Il a aussi précisé que la facture totale ne sera connue qu'à la fin des Jeux.

Aux Jeux d'hiver de Turin, en Italie, en 2006, la sécurité avait coûté 1,4 milliard de dollars. Quatre ans plus tôt, à Salt Lake City, les opérations de sécurité avaient coûté 350 millions de dollars.

Par ailleurs, la Gendarmerie royale du Canada, responsable de la sécurité, a fait des pieds et des mains au cours des derniers mois afin de trouver des logements aux policiers et soldats qui assureront la sécurité des Jeux. La GRC a même dû retenir des bateaux de croisière qui seront amarrés au port de Vancouver pour réussir à héberger tout le monde.

Les organisateurs des Jeux d'Athènes, à l'été 2004 et ceux des Jeux de Sydney, en 2000, avaient également été contraints d'utiliser des bateaux de croisière pour loger les forces de l'ordre.

- Avec William Leclerc