Voici les dates importantes de la bataille des Plaines d'Abraham.

Fin décembre 1758- Bougainville part demander à Louis XV des renforts pour maintenir la colonie. Le ministre de la marine, Nicolas-René Berryer, lui répond : «Quand il y a le feu à la maison, on ne s'occupe pas des écuries.» La France et l'Angleterre sont alors en pleine guerre de Sept Ans.

24 juin 1759 - Contre toute attente, les Anglais arrivent à dompter le fleuve et à atteindre Québec. Le jeune officier James Cook, qui passera plus tard à l'histoire comme l'un des grands explorateurs de son époque, contribue à cette réussite.

Juin-septembre : siège de Québec

>>> Lire aussi: La Genène d'une défaite annoncée

27 juin - James Wolfe installe la majorité de ses soldats sur l'Ile d'Orléans.

Nuit du 12 au 13 juillet : Le major-général Jean-Daniel Dumas part de Cap-Rouge et débarque à Lévis avec 1 500 hommes pour y évincer les Anglais. L'opération se fait de nuit et vire à la confusion la plus totale au cours de laquelle les Français en viennent par erreur à se tirer dessus.

12 au 19 juillet : Québec subit un bombardement quotidien au terme duquel quelque 240 maisons sont détruites.

31 juillet : Tentative anglaise de débarquement un peu en amont de la rivière Montmorency. Les Anglais escaladent la falaise, mais sont repoussés par les tirs français. C'est là un cuisant échec pour Wolfe.

12 septembre : au petit matin, Wolfe avertit son état-major que le débarquement est prévu pour la nuit suivante. Wolfe a choisi l'Anse-au-Foulon - alors que les Français étaient convaincus depuis le début que l'affrontement ultime serait du côté de Beauport.

13 septembre : Vers 2 heures du matin, les premières barges arrivent à l'Anse des Mères (un peu à l'ouest du Cap Diamant) mais l'immense majorité des troupes débarqueront un peu plus loin, à l'Anse-au-Foulon. Le sentier est escarpé, les Anglais ne peuvent pas y monter deux de large et ils franchiront certains passages à quatre pattes. Au sommet, cependant, le poste de garde est vite neutralisé. Certains historiens ont avancé que c'est parce que l'on ne veillait pas, mais cette thèse est contestée.

Un peu avant 4 heures du matin, le bombardement de la ville a commencé. Une heure avant le lever du jour, environ 4400 Anglais auraient gagné les Plaines d'Abraham et feront face à 4500 Français - à noter qu'il y a débat entre les historiens sur l'évaluation des troupes. Ce serait vers 6h45 que Montcalm aurait appris la mauvaise nouvelle et quitté précipitamment le camp de Beauport. Bougainville, introuvable, n'est au courant de rien.

Peu avant 10 heures, l'armée britannique s'aligne en ordre de bataille. Vers 10 heures, Montcalm, malgré l'opinion initiale contraire de Vaudreuil, juge qu'il ne peut plus retarder le combat. L'armée dévalera les Buttes-à-Neveu (collines hautes de 15 mètres situées sur le promontoire de Québec à 20 minutes de marche de la ville de Québec).

Les groupes de soldats français avancent à des vitesses différentes, les rangs se désagrègent.

Pendant quelques minutes, Français et Britanniques se seraient regardés sans tirer.

Les soldats français auraient commencé à tirer sans en avoir d'abord reçu l'ordre. Plusieurs thèses s'affrontent sur le fond de l'histoire. Plusieurs ont prétendu que la bataille n'aurait duré que vingt minutes, d'autres disent qu'étant donné le nombre de victimes - 58 tués, 596 blessés, trois disparus chez les Britanniques et des pertes trois fois plus considérables chez les Français et les Canadiens - elle aurait été beaucoup plus longue. Les historiens ne s'entendent pas non plus sur les effectifs respectifs des Anglais et des Français.

Wolfe subit trois blessures et c'est une balle à la poitrine qui aura raison de lui sur le champ de bataille.

Montcalm, lui, reçoit une balle alors qu'il retraite vers la ville. Il serait mort à 5 heures du matin, la nuit du 13 au 14 septembre.



8 septembre 1760 : Le gouverneur Vaudreuil signe la capitulation de la Nouvelle-France