Le mouvement de protestation contre l'ouverture des magasins le 2 janvier prend de l'ampleur. Entre 1500 et 2000 personnes ont jusqu'à maintenant signé la pétition en ligne lancée par l'Association des marchands de Rimouski.

Ouvrira, ouvrira pas? Depuis l'an dernier, la décision d'ouvrir le 2 janvier revient aux propriétaires des commerces. La modification apportée en décembre 2008 à la Loi sur les heures et les jours d'admission dans les établissements commerciaux permet à tous les commerces de détail d'ouvrir le lendemain du jour de l'An. Auparavant, seuls les dépanneurs, les épiceries et les pharmacies pouvaient le faire.

 

L'Association des marchands de Rimouski (AMR) a lancé le 1er décembre dernier une offensive provinciale pour convaincre le ministre québécois du Développement économique, Clément Gignac, de réviser sa position et de déclarer le 2 janvier jour chômé non payé, comme c'était le cas auparavant.

Le mouvement né dans le Bas-Saint-Laurent a reçu des appuis des quatre coins de la province. «Des gens de partout au Québec ont signé la pétition sur 2janvier.com, de La Sarre à Gaspé, en passant par Chicoutimi, affirme le responsable de la démarche à l'AMR et conseiller municipal à Rimouski, Jean-Yves Beaulieu. Et il y a autant de consommateurs que de travailleurs qui ont signé.» Un groupe Facebook a aussi été créé.

L'Union des municipalités du Québec et certains magasins de Québec et de Saguenay ont joint leurs voix à celle de l'Association des marchands de Rimouski. En désaccord avec la loi, Ameublements Tanguay a aussi indiqué que tous ses magasins seront fermés aujourd'hui. Plusieurs commerces de Rimouski feront de même.

Les commerces qui sont situés à l'intérieur de centres commerciaux doivent respecter les heures d'ouverture inscrites au bail. La direction du Carrefour Rimouski a toutefois fait savoir qu'elle n'imposera aucune pénalité aux propriétaires des boutiques qui demeureront fermées.

Conciliation travail-famille

La conciliation travail-famille est au coeur de la démarche de l'AMR. Celle-ci fait valoir que, après avoir trimé dur du 26 au 31 décembre, les travailleurs devraient pouvoir profiter d'une journée de congé. «Avec la pénurie de main-d'oeuvre dans le commerce de détail, les travailleurs sont essoufflés, constate Jean-Yves Beaulieu, propriétaire d'une chocolaterie, d'une pâtisserie et d'un restaurant à Rimouski. Avant, ils pouvaient rester en famille les 1er et 2 janvier. Aujourd'hui, on leur demande de travailler.»

M. Beaulieu ajoute que l'ouverture des magasins le 2 janvier prive de clientèle les centres de ski et de plein air.

Le Conseil québécois du commerce de détail, qui a milité en faveur de la modification à la loi, soutient pour sa part que la possibilité d'ouvrir le 2 janvier était primordiale pour les détaillants. Selon l'organisme, l'effervescence du magasinage des Fêtes s'étend maintenant à la première quinzaine du mois de janvier.