Toute personne qui n'est pas mohawk sera expulsée hors de Kahnawake. Passe toujours pour une nuit par-ci par-là ou pour un séjour occasionnel d'une semaine avec son conjoint mohawk, mais plus question d'y rester à demeure. Vingt-six personnes - essentiellement des Blancs - qui vivent en couple avec un Mohawk sont actuellement frappées d'un ordre d'expulsion émis par le conseil de bande.

«C'est en partie à des fins de préservation culturelle, mais pas uniquement, a indiqué en entrevue le chef Michael Delisle. Sur le fond, nous prenons cette mesure parce qu'il s'agit d'une réserve, d'une réserve mohawk et que, par définition, le territoire doit être à l'usage des Mohawks.»

 

Et s'il s'agissait d'une Algonquine vivant avec un Mohawk? L'expulsion serait demandée de la même façon, a précisé M. Delisle. D'ici quelques jours, les 26 personnes concernées auront toutes reçu leur avis. Celles qui ne s'y conformeront pas seront dénoncées publiquement, peut-on lire dans un communiqué émanant du conseil de bande de Kahnawake.Jusqu'à maintenant, une personne aurait demandé à rencontrer le grand chef et le conseil de bande pour discuter de son cas personnel, l'une des options offertes par lettre.

Le conseil de bande soutient agir en réponse à une centaine de résidants qui se seraient plaints de la présence de non-Amérindiens sur le territoire.

Geneviève Gilbert, porte-parole du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, a déclaré qu'«il s'agit d'une question interne de la Première Nation» et que «toute question de règle administrative doit être posée à la communauté».

Le conseil de bande soutient qu'un tribunal canadien s'est penché sur la question dans les années 80, déjà, et qu'il est dans son droit. Mme Gilbert a pour sa part déclaré qu'elle ne peut faire de commentaire sur la validité des règlements et des politiques internes du conseil des Mohawks de Kahnawake.