Le frère André sera canonisé par le pape Benoît XVI le 17 octobre.

La confirmation est venue du Vatican hier au terme d'une réunion de cardinaux. Une pétition de 10 millions de personnes et un dossier de 4000 pages plaidaient depuis des décennies pour la canonisation du frère André.

Pour qu'elle soit consentie, il fallait qu'il se voie attribuer une guérison miraculeuse depuis son décès, survenu en 1937.

En conférence de presse à l'Oratoire ce matin, le père Jean-Pierre Aumont, supérieur provinciale de la Congrégation de Sainte-Croix, a souligné que le nom de la personne réputée miraculée ne pouvait être révelé, sa famille ayant requis l'anonymat.

La nouvelle de la canonisation du frère André «est une réelle source de fierté pour notre congrégation et nous invite à mettre nos pas dans les siens», a déclaré le père Aumont.

Mgr Jean-Claude Turcotte s'est aussi réjoui de la nouvelle et a dit son admiration pour «cet homme très humble, né dans une famille pauvre, qui a perdu ses parents très jeune, qui a dû s'exiler aux États-Unis pour travailler dans les filatures de coton de la Nouvelle-Angleterre avant d'entrer en religion sur le tard».

Comme le frère André le disait avec humour, quand il a frappé à la porte du Collège Notre-Dame, on l'a mis à la porte, et à la porte il est resté, toute sa vie, demeurant portier jusqu'à sa vieillesse tout en rencontrant chaque jour des dizaines de croyants réclamant de le voir ou espérant qu'il les guérisse.

Pour le premier ministre Stephen Harper, qui a été le premier politicien à réagir, la canonisation du frère André «confirme la dévotion des innombrables personnes qui se sont tournées vers lui pour obtenir de l'aide, du million de personnes qui ont assisté à ses funérailles et des deux millions de fidèles qui visitent l'Oratoire Saint-Joseph tous les ans».

Le frère André est entré dans la congrégation de Sainte-Croix au début des années 1870 et il est mort à Montréal en 1937. Des centaines de personnes lui attribuent leur guérison miraculeuse et ce, même au-delà de son décès.

Six prêtres jésuites - les saints martyrs canadiens - de même que Marguerite Bourgeoys et Marguerite d'Youville (ayant vécu respectivement au 17e et au 18e siècle) ont été canonisés avant le frère André.

L'Oratoire aidera à la préparation de pèlerinages à Rome au mois d'octobre et annoncera ultérieurement les détails des célébrations à venir.