Il y a neuf mois à peine, le gouvernement Harper s'était félicité du travail crucial de l'organisme Droits et Démocratie pour la promotion des droits de la personne en Afghanistan.

Cet organisme, établi à Montréal et en proie à une profonde crise interne, a même reçu d'Ottawa 5 millions de dollars de plus l'an dernier afin d'aider les autorités afghanes à réformer leur droit familial.

 

Parallèlement à cette réforme, le Parlement afghan avait adopté une loi qui permettait notamment aux musulmans chiites de violer leurs femmes et qui interdisait à celles-ci de sortir de chez elles sans la permission de leur mari.

L'adoption de cette loi avait provoqué la consternation en Occident. Le Canada et les États-Unis, notamment, avaient exigé son retrait. Le président afghan, Hamid Karzaï, avait ensuite annoncé que cette loi serait révisée.

Selon des notes d'information datées de juin 2009, rédigées à l'intention du ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon, le gouvernement Harper se réjouissait du travail de Droits et Démocratie.

«Nous savons que l'Afghanistan procède à la révision de son droit sur la famille. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Canada a alloué 5 millions de dollars à un projet de Droits et Démocratie, qui prévoit la prestation d'une aide technique en vue d'aider à réformer le droit familial afghan», peut-on lire dans ces notes, que La Presse a obtenues grâce à la Loi sur l'accès à l'information.

Selon le critique du NPD aux affaires étrangères, Paul Dewar, ces notes démontrent que Droits et Démocratie jouissait de la confiance du gouvernement Harper l'an dernier mais que la situation s'est détériorée depuis à cause d'une guerre interne attribuable à des nominations partisanes.

«Le gouvernement Harper était prêt à utiliser le travail de Droits et Démocratie l'an dernier comme preuve qu'il faisait la promotion des droits de la personne en Afghanistan et qu'il faisait quelque chose pour défendre les droits des femmes dans ce pays», a dit M. Dewar.

«De toute évidence, Droits et Démocratie était à ce moment-là une institution vénérable aux yeux du gouvernement. Il doit maintenant prendre les mesures qui s'imposent pour remettre de l'ordre dans cette organisation pour lui redonner ses lettres de noblesse», a ajouté le député d'Ottawa-Centre.

Selon lui, l'une de ces mesures est le congédiement du président du conseil d'administration, Aurel Braun, et de ses des alliés Jacques Gauthier et Elliott Tepper.

Avec la collaboration de William Leclerc