La violence dans le secteur de la construction serait bien présente sur les chantiers où la FTQ contrôle l'embauche sur la Côte-Nord du Québec, a rapporté Radio-Canada, mardi.

L'émission Enquête a rencontré dans la région des dizaines de travailleurs qui se disent victimes de discrimination, d'intimidation et de menaces par la FTQ-construction.

Jean-Marie Chiasson, un travailleur de Baie-Comeau, a dénoncé le contrôle sur l'embauche par Bernard Gauthier, le représentant du local 791 des opérateurs de machineries lourdes à Sept-Iles. Il a soutenu que M. Gauthier voulait l'écarter d'un chantier, pour la seule raison qu'il ne fait pas partie de la FTQ. M. Chiasson a dit croire qu'il s'agissait «quasiment d'un régime de terreur».

Un autre travailleur de Havre-Saint-Pierre, qui a accepté de parler à Radio-Canada sous le couvert de l'anonymat, a déclaré que Bernard Gauthier l'empêche de travailler depuis qu'il a quitté la FTQ pour la CSN. Il a fait état de menaces à son intégrité physique.

Richard Petitpas, un conducteur de pelle mécanique, souhaite travailler sur le mégaprojet d'Hydro-Québec sur la rivière Romaine. Il a dit ignorer pourquoi le local 791 l'empêche d'entrer sur ce chantier, soulignant qu'il se fait toujours référer à M. Gauthier.

Quatre plaintes pour discrimination ont été déposées contre la FTQ au chantier de La Romaine, a rapporté Radio-Canada.

Un contremaître, qui a lui aussi tenu à conserver l'anonymat, a également dit avoir été victime d'intimidation de la part de Bernard Gauthier, qui serait surnommé Rambo.

La FTQ-Construction a jusqu'à maintenant refusé de commenter l'affaire. Bernard Gauthier a affirmé à Radio-Canada, à Sept-Iles, qu'il n'y avait pas d'intimidation sur les chantiers de la Côte-Nord.