La chasse au phoque s'est officiellement ouverte dimanche sur la côte atlantique canadienne, mais les bateaux sont presque tous restés à quai aux îles de la Madeleine, en raison de la douceur de l'hiver, selon Denis Longuépée, président de l'Association locale des chasseurs de phoques.

«Je sais qu'un bateau est parti cette nuit, vers 4 heures du matin», a expliqué Denis Longuépée à l'AFP. «Les autres années, il y avait entre 10 et 40 bateaux qui partaient» à l'ouverture de la chasse, a-t-il ajouté.

Une dizaine de chasseurs sont à bord du navire pour retrouver un petit troupeau de quelques milliers de phoques repéré samedi par un avion de Pêches et Océans Canada au large de Saint-Augustin, près de Blanc-Sablon, selon Radio Canada.

Cette année, la chasse au phoque du Groenland est compromise en raison de l'extrême douceur de l'hiver. Conséquence: il n'y a pas de banquise dans le Golfe du Saint-Laurent et les 300 000 phoques attendus sont restés au large, sur les côtes de Terre-Neuve et du Labrador, où il y a de la glace.

Les chasseurs de Terre-Neuve et du Labrador, eux, devraient pouvoir travailler, selon M. Longuépée.

La chasse au phoque représente 20 à 30 % des revenus annuels de 400 à 500 chasseurs-pêcheurs des îles de la Madeleine. Le reste de l'année, ils pêchent le homard ou la palourde.

Cette chasse est très controversée, en particulier en Europe. L'Union européenne a interdit la vente des produits dérivés du phoque à l'intérieur de ses frontières, à compter de cette année. Le texte concerne notamment la viande, l'huile, la graisse, les organes ou la peau de ces mammifères marins.

Cette interdiction vise à empêcher les méthodes de chasse cruelles qui ne garantissent pas une mort instantanée.