Le sénateur Roméo Dallaire, qui a tenté en vain lorsqu'il oeuvrait au sein des Forces armées d'empêcher le génocide rwandais perpétré en 1994, s'est réjoui jeudi des excuses présentées la veille par la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, pour l'inaction de la communauté internationale à l'époque du drame.

L'ancien lieutenant-général, qui menait la Mission des Nations Unies pour l'assistance au Rwanda au milieu des années 1990, a affirmé que les commentaires de Mme Jean, à Kigali mercredi, étaient un geste significatif.

De passage dans la capitale rwandaise, Mme Jean, qui est la première représentante canadienne de haut niveau à se rendre au Rwanda depuis la tragédie qui a fait quelque 800 000 morts, a reconnu la part de responsabilité du Canada, qui, tout comme le reste de la communauté internationale, n'a pas réagi au drame qui se préparait sur le terrain.

Si le bureau du premier ministre s'est défendu mercredi d'avoir présenté des excuses officielles par l'entremise de sa gouverneure générale, M. Dallaire ne s'en formalise pas, car ce n'est qu'une question de terminologie. Ce qu'il est important de noter, a-t-il souligné, c'est que personne, à l'époque, n'est venu aider le lieutenant-général et son équipe.

Et que le Canada présente ses excuses était «de mise et attendu», a estimé le sénateur québécois, en point de presse à Ottawa jeudi.

L'entourage de Mme Jean avait qualifié son message de mercredi d'excuses, précisant que le gouvernement avait été prévenu de la teneur de sa déclaration. Le bureau du premier ministre a toutefois indiqué par la suite que les propos de Mme Jean visaient seulement à reconnaître l'atrocité de l'événement et le fait que la communauté internationale n'avait pas réagi assez rapidement.