S'il veut éviter le chaos social, Québec doit impérativement fermer le robinet de l'immigration, estime l'ex-conseiller municipal d'Hérouxville, André Drouin.

Opposé à toute forme d'accommodement pour des motifs religieux, l'auteur du Code de vie de la petite bourgade de la Mauricie a dénoncé jeudi en commission parlementaire le projet de loi 94 de la ministre de la Justice, Kathleen Weil.

Ce projet de loi, a-t-il plaidé, va à l'encontre du principe même de la laïcité de l'État puisqu'il reconnaît la légitimité des demandes d'accommodement raisonnable.

«Faites la connexion quelqu'un! Vous parlez de faire des accommodements religieux», a lancé aux membres de la commission l'ancien politicien, pour qui les signes d'appartenance religieuse devraient être confinés à la maison et aux lieux de culte.

M. Drouin en a contre la Charte canadienne des droits, le multiculturalisme et la politique d'immigration du gouvernement du Québec qui contraignent, selon lui, la société québécoise à se «torturer l'esprit» pour se montrer accommodante.

«On dit aux gens d'ailleurs: «Venez ici et faites ce que vous voulez». C'est comme si au hockey on décidait que chaque joueur aura sa propre rondelle. Avez-vous idée du nombre d'arbitres qu'il faudrait?», a-t-il illustré, plus tard en point de presse.

L'ex-conseiller réserve cependant ses critiques les plus acerbes contre le flux d'immigration. Le Québec, selon lui, n'a pas du tout la capacité d'intégrer 50 000 arrivants année après année.

«Alors que des usines comme Kruger ferment un peu partout, nous faisons entrer de plus en plus d'immigrants», a lancé M. Drouin, alléguant que le gouvernement n'exerce à peu près aucun contrôle sur son immigration.

«Il y a 35% de chômage dans la communauté musulmane de Québec. Ces gens-là, et j'en ai rencontré quelques-uns, ne sont pas venus ici pour être sur le chômage ou sur le bien-être social, ils sont venus ici pour travailler et on leur dit qu'ils ne peuvent pas», a-t-il poursuivi.

Minées par un chômage, «quatre fois supérieur» à la moyenne nationale, les communautés immigrantes risquent de se retourner contre leur société d'accueil, a soulevé M. Drouin, citant en exemple les tensions et les violences dans les banlieues parisiennes.

«Regardez ce qui se passe à Paris, en Hollande, en Suède, en Norvège, c'est ce qui s'en vient ici. (...) Je ne comprends pas que nos politiciens laissent aller les choses. Il y a tellement de signes et de symptômes. Faites quelque chose», a-t-il dit.

M. Drouin suggère «d'arrêter la chaîne» de l'immigration, le temps d'y voir plus clair et surtout d'éviter de condamner au chômage et à la frustration de plus en plus d'arrivants.

La commission parlementaire sur la projet de loi 94 a interrompu ses travaux en fin d'après-midi jeudi. Elle reprendra ses audiences à la mi-août.