Les partis d'opposition canadiens ont fustigé lundi le gouvernement conservateur pour la construction d'un «lac artificiel» au coût de 2 millions de dollars à l'occasion des sommets du G8 et du G20 qui se tiendront à la fin du mois au Canada.

Le lac artificiel doit être construit à l'intérieur du centre des médias à Toronto. Avec ses canots, ses arbres et ses chaises longues, il doit servir de vitrine pour le site du sommet du G8, qui se déroulera les 25 et 26 juin à Huntsville, à 200 kilomètres au nord de la métropole canadienne.

Seulement 150 journalistes, triés sur le volet, auront accès au site d'Huntsville, alors que 3000 autres membres de la presse devront couvrir le sommet à partir de Toronto, où se déroulera aussi le G20 les 26 et 27 juin.

L'opposition a vivement réagi à cette nouvelle, accusant le gouvernement de faire des dépenses injustifiées et «absurdes», alimentant ainsi la polémique des dernières semaines à propos des frais encourus pour l'organisation de ces sommets internationaux.

Il s'agira de «la séance photo la plus coûteuse au monde», a dit le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jack Layton, a pour sa part tourné l'initiative en ridicule en soulignant que le gouvernement «a besoin de créer un lac artificiel alors que le Canada a plus de lacs que tout autre pays dans le monde».

«C'est une pratique courante pour le pays hôte d'un sommet international de profiter de cette opportunité pour vendre ce que le pays a à offrir. Et c'est exactement ce que nous faisons», s'est défendu le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon.

Depuis quelques semaines, l'opposition attaque sans relâche le gouvernement conservateur en raison des sommes importantes engagées pour l'organisation du G8 et du G20. La seule sécurité des sommets devrait coûter un milliard de dollars.