Même si la vallée du Saint-Laurent est une zone sismique très active, un tremblement de terre d'une telle amplitude est un événement rare, explique le géologue Michel Bouchard, de l'École polytechnique de Montréal. Le dernier séisme de cette ampleur dans la région de Montréal daterait de près de 300 ans.

Un séisme de 5,0, c'est costaud, souligne M. Bouchard. «À une magnitude de 5,5, des dommages structuraux peuvent survenir dans les édifices, surtout ceux dont les fondations ont été fragilisées. Il est possible que des fissures surviennent.» Les normes de construction dans la région montréalaise tiennent compte de la «signature sismique» de Montréal.

En théorie, les bâtiments montréalais sont conçus pour résister à une secousse qui peut aller jusqu'à 7 sur l'échelle de Richer, indique le géologue Jacques Locat, de l'Université Laval.

Peu de gens le réalisent, mais Montréal est une zone sismique très active. Entre la vallée du Saint-Laurent et les contreforts des Laurentides se trouve une profonde faille, d'une vingtaine de kilomètres sous terre. Bon an, mal an, une centaine de «microséismes» d'une intensité de 1 ou 1,5 sont générés par cette faille et secouent la région montréalaise. Mais leur impact est si faible qu'ils ne sont jamais ressentis par les humains et ne causent aucun dommage.

Dans l'ensemble du Québec, l'axe formé par la rivière des Outaouais, la vallée du Saint-Laurent et de la rivière Saguenay forment une sorte de U géant où l'activité sismique est très forte. «C'est une zone de grandes failles et on retrouve fréquemment des tremblements de terre», explique Jacques Locat.

Des répliques au tremblement de terre de cet après-midi pourraient survenir, estime M. Locat, mais elles sont en général moins fortes que la secousse initiale.

Le plus fort tremblement de terre à avoir secoué le Québec s'élevait à 7 sur l'échelle de Richter. Il est survenu dans la région de Charlevoix. Il serait cependant très surprenant, au vu de l'histoire géologique du Québec, que la région de Montréal soit un jour secouée par un séisme d'une telle ampleur, estime le géologue Shaocheng Ji, de l'École polytechnique de Montréal.

«Nous ne sommes pas situés à la frontière d'une plaque tectonique. Je ne crois pas qu'on puisse avoir de très grands séismes ici», croit-il.