Représentants des parties patronales et syndicales du monde de la construction poursuivront lundi leurs négociations. «On s'est quittés avec un agenda où l'on doit se revoir lundi», dit Lyne Marcoux, négociatrice en chef pour l'Association de construction du Québec (ACQ).



Le dialogue entre les deux parties a été rétabli hier matin et les discussions ont porté sur les avantages sociaux, un dossier cher à l'Alliance syndicale. Le contenu des discussions ne peut être révélé pour le moment.

«Le dialogue a repris mais la menace de grève est toujours là, dit Mme Marcoux. On s'attend à ce qu'il y ait une détente des moyens de pression.» L'ACQ espère aussi que les perturbations sur les chantiers québécois cessent. «Il faut que les actions suivent les discussions», estime-t-elle.

Chantiers fermés

Dix-huit chantiers ont été fermés au cours de la journée d'hier au Québec. La grande région de Montréal est la plus touchée puisque l'ACQ a recensé neuf fermetures en région métropolitaine.

Selon La Presse Canadienne, des individus se seraient notamment présentés sur le chantier du futur siège social de l'ACQ, sur le boulevard Crémazie à Montréal. Plusieurs chantiers de la région de Québec et de l'Outaouais ont été visés par ces fermetures.

Au moment où l'ACQ et les représentants syndicaux négocient avec l'aide d'un conciliateur, ces perturbations de chantiers ont été vertement critiquées par la partie patronale qui accuse l'Alliance syndicale de faire preuve de «mauvaise foi». L'ACQ a également pris des recours judiciaires contre les fermetures de chantier, une démarche jugée illégale.

De son côté, l'Alliance syndicale soutient avoir «passé le mot» auprès des syndiqués de ne pas fermer les chantiers. Les représentants syndicaux vus sur les chantiers ont rencontré, selon l'Alliance, les travailleurs pour faire le point sur les négociations mais ne leur ont pas demandé de quitter leur lieu de travail.

«Certains travailleurs ont été en colère face aux demandes patronales et ont décidé de débrayer pour la journée», explique-t-on du côté de l'Alliance.

Mercredi, sept chantiers ont été fermés selon l'ACQ, qui a pris des recours judiciaires. L'Alliance a annoncé hier la mise en place de moyens de pression en vue du déclenchement d'une grève générale illimitée dès le 30 août.

L'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ) n'a pas encore de rencontre formelle fixée depuis le retour des vacances de la construction.

Syndiqués et patronat négocient, sans succès, depuis huit mois. L'Alliance syndicale représente 146 000 travailleurs de l'industrie de la construction. Les quatre conventions collectives de l'industrie de la construction ont expiré il y a quatre mois.