Le nouveau dirigeant d'Amnistie internationale estime que les positions du Canada en matière de droits de la personne sont de plus en plus difficiles à prédire.

Salil Shetty rappelle que le Canada adopte maintenant des positions différentes dans des domaines - comme la torture et la peine de mort - où il était traditionnellement progressiste.

«En général, lorsqu'on parle avec la plupart des Canadiens, il y a un énorme fossé entre les gestes qu'ils estiment posés par le Canada et ce qu'il en est réellement en matière de politiques gouvernementales et d'actions concrètes», a affirmé M. Shetty, ajoutant qu'il était auparavant facile de prédire les prises de positions canadiennes, mais que tel n'était plus le cas.

«[Le Canada] est un pays du G8, une puissance mondiale importante et plusieurs experts en droits humains proviennent de ce pays; alors celui-ci a un rôle majeur à jouer dans le domaine.»

Le secrétaire général d'Amnistie internationale a ainsi évoqué, lors d'une entrevue lundi à Montréal, que le refus d'Ottawa de rapatrier Omar Khadr n'est qu'un exemple des changements dans les politiques canadiennes.

Dans ce cas, toutefois, le report de 30 jours du procès dû au malaise d'un avocat laisserait au gouvernement le temps d'intervenir, a affirmé Salil Shetty. Il ne pense pas moins que cette affaire est embrouillée: l'arrestation injustififée d'un enfant-soldat, un procès inéquitable et une détention illégale.

Le secrétaire-général d'Amnistie internationale a également mentionné le discours utilisé par Ottawa depuis l'arrivée récente de Tamouls à bord d'un navire cargo. Bien qu'il ait applaudi la décision gouvernementale de traiter séparément les 492 demandes de statut de réfugié, il considère que les déclarations d'Ottawa ont fait planer des soupçons de terrorisme sur tous.

M. Shetty poursuit en estimant que le refus du Canada de signer certaines déclarations des Nations unies, telle que la Déclaration des droits des peuples indigènes est un autre exemple du changement de ton canadien face aux droits humains.

Il a commencé son nouveau mandat chez Amnistie internationale le mois dernier.