L'Institut de la statistique du Québec maintient que le questionnaire long du recensement de 2011 doit être obligatoire «même si cela signifie de reporter la date de ce recensement». Il propose par ailleurs une solution pour le recensement de 2016.

L'institut, un organisme neutre qui diffuse des informations statistiques sur différents sujets d'intérêt, était sorti exceptionnellement de son mutisme, l'été dernier, lorsque la controverse avait éclaté concernant la décision du gouvernement fédéral de remplacer le questionnaire long et obligatoire du recensement par un questionnaire volontaire. Il avait dénoncé cette décision fédérale, arguant qu'elle atténuerait la qualité de l'information, sa fiabilité, sa cohérence et les possibilités de comparaison.

Loin de baisser les bras, même pour le recensement de 2011, l'institut revient à la charge, affirmant que la disparition du questionnaire long entraînera des coûts supplémentaires pour lui et pour les administrations publiques qui se servent de ces statistiques, «autant au fédéral, aux différents paliers gouvernementaux provinciaux et territoriaux, aux niveaux régionaux, municipaux et locaux», a souligné en entrevue avec La Presse Canadienne le directeur général de l'Institut de la statistique du Québec, Stéphane Mercier.

L'Institut de la statistique du Québec ne peut toutefois évaluer ces coûts supplémentaires. «Nous ne les avons pas chiffrés, quoique nous avons posé des questions et nous avons quand même de l'information qui nous permet de constater qu'il va y avoir un tel problème», a prévenu M. Mercier.

«Si le recensement ne donne pas la qualité de l'information qui est attendue, il va devoir y avoir des travaux qui vont être faits pour valider la qualité de ces données-là, donc des analyses de données. Aussi, s'il y a des informations qui ne sont plus disponibles, parce que les gens ne répondent pas avec un taux de réponse suffisamment élevé, il va devoir y avoir des enquêtes supplémentaires pour pallier ce manque de données-là, pour pouvoir informer les preneurs de décisions pour la suite des choses», a précisé M. Mercier.

Pour clarifier la situation en vue du recensement de 2016, l'institut propose que Statistique Canada instaure «rapidement» un mécanisme de consultation des parties intéressées et étudie les meilleures pratiques en la matière ailleurs dans le monde. Des recommandations seraient ultimement formulées à temps pour le recensement de 2016.

«Je pense qu'en laissant les scientifiques, les personnes compétentes dans le domaine faire les bons échanges et tenir compte des préoccupations de l'ensemble des parties prenantes et des différents acteurs ou utilisateurs des données du recensement, il y a sûrement quelque chose qui peut être fait pour faire en sorte que ça réponde aux besoins de la grande majorité des personnes qui sont concernées», a opiné M. Mercier.