Le montréalais Kyle McDonald, qui s'était fait connaître mondialement en 2006 en échangeant un trombone rouge contre une maison, est encore mêlé à un coup d'éclat. Cette fois-ci, il a prêté ses « bras » à Aimee Davison, une productrice web de Montréal, pour la réalisation d'un clip vidéo dénonçant la distribution à grande échelle du bottin téléphonique des Pages Jaunes.  

Chaque année, le Groupe Pages Jaunes distribue environ 23 millions de bottins à l'échelle du Canada.

Pour leur coup d'éclat, les deux comparses ont récupéré 1000 bottins jaunes non sollicités qui trainaient dans des halls d'entrée de résidences montréalaises, et se sont rendus au siège social du Groupe Pages Jaunes, à Montréal, pour en faire une montagne devant l'édifice.

Aimee Davison, comédienne de formation, jouissait déjà d'une certaine notoriété sur le web avant de réaliser le clip avec Kyle McDonald. Elle est derrière le site OneHundredJobs.ca, par lequel elle s'est engagée, il y a près d'un an, à faire 100 petits boulots pour un salaire minimum de 100$ chacun. Après avoir, entre autres, joué les mannequins, s'être improvisée décoratrice lors d'un mariage Indien, fait la femme-sandwich vêtue de lycra pour un site web, elle en est maintenant à son 70e emploi. «Je connais bien le fonctionnement du web. Je sais comment me faire remarquer et je sais ce qui peut vite devenir viral», explique-t-elle.

Son clip avait pour but de «promouvoir l'idée que les Pages Jaunes sont rétrogrades» dans une société technologique qui carbure à la sauce Google, explique-t-elle.

Depuis 2009, le Groupe Pages Jaunes a mis en ligne un formulaire permettant à ceux qui ne désirent plus recevoir le bottin d'être exclus de la livraison. Environ 15 000 Canadiens se seraient ainsi «désabonnés» aux Pages Jaunes, indique la porte-parole de l'entreprise, Fiona Story. «Nos statistiques démontrent que plus de 50% des Canadiens continuent de consulter au moins une fois par mois la version papier de notre bottin. Ceux qui se sont inscrits sur la liste d'exclusion ne représentent même pas 1% de la population canadienne», affirme Mme Story.

Aimee Davison croit que ce faible taux d'auto-exclusion prouve que le concept ne fonctionne absolument pas. «Nous avons ramassé un millier de bottins dans le temps de le dire. Ils traînent dans les halls d'entrée. Personne n'en veut. Les Pages Jaunes devraient plutôt créer une liste d'inclusion, et envoyer leur bottin seulement à ceux qui s'inscrivent», plaide-t-elle.