La situation se stabilise en Gaspésie, mais la vice-première ministre Nathalie Normandeau affirme que des leçons devront être tirées de cet événement, dont la récurrence est à prévoir.



Accompagnée du ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, et du député de Gaspé, Georges Mamelonet, la ministre a avancé qu'un constat doit se dégager de ces 267 mm de pluie tombés depuis lundi. La conclusion est que les changements climatiques imposent désormais des projections et des aménagements différents du territoire.

Entre 300 et 500 résidences de la région ont été touchées par les pluies diluviennes et plus de 250 personnes ont dû être évacuées. Le maire de Gaspé, François Roussy, a indiqué jeudi que ces inondations ont isolé environ 180 maisons.

M. Mamelonet, ancien maire de Percé, a rappelé que le secteur de Rivière-au-Renard avait subi de grandes inondations en 2007 et que des zones de protection avaient été mises en place. De son côté, la porte-parole de la Sécurité civile du Québec, France-Sylvie Loisel, a indiqué que les mesures d'urgence étaient toujours en vigueur, mais que les autorités entraient dans une phase de rétablissement.

Le retour à la normale n'est cependant pas encore assuré. Le débit des rivières de Gaspé a commencé à diminuer, certains cours d'eau ont déjà vu leurs niveaux de l'eau reculer, mais les infrastructures routières ont été durement touchées. Certains tronçons menacent de s'affaisser.

Le ministère des Transports et les travaux publics municipaux procéderont à plusieurs vérifications. Les citoyens devront ensuite se conformer, éventuellement, aux entraves et aux consignes pour assurer leur sécurité.

«Trois ans après l'épisode Rivière-au-Renard, cette situation nous confirme que nous devrons composer, de plus en plus, avec la récurrence de ce genre d'événements. Cela va commander, à la fois du gouvernement et des municipalités, de mieux se préparer», a soutenu la ministre Normandeau.

En attendant, les sols gorgés d'eau font en sorte que la stabilité reste encore à établir. La sécurité civile demeure d'ailleurs à l'affût des mouvements de terrain, bien difficiles à prévoir.

«Il fait beau maintenant en Gaspésie et très bientôt, les gens voudront retourner chez eux, mais il faudra retourner dans des conditions sécuritaires et songer aux conditions de salubrité. Rien ne doit être précipité», a souligné Mme Loisel.

Le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a annoncé un programme d'aide pour les sinistrés des pluies abondantes du 13 au 15 décembre. Ce programme gouvernemental a été présenté comme une aide de dernier recours pour des dommages liés aux résidences principales et aux infrastructures municipales non couverts par une assurance.

«On veut s'assurer que les gens retrouvent un certain confort, on sait que les Fêtes s'en viennent, tout le monde veut fêter Noël et c'est normal. Les arrêtés ministériels ont été signés et les formulaires sont déjà disponibles dans les municipalités», a déclaré le ministre Dutil.

Des équipes supplémentaires de la Sécurité civile ont été envoyées à Gaspé afin de venir en aide à la population dans le besoin.

«Cette situation catastrophique est due à des changements climatiques que l'on connaît. Nous mettrons toutes les mesures en place, mais au-delà de ça, il faudra prévoir des zones de protections dans les schémas d'aménagement», a répété le député de Gaspé, Georges Mamelonet.