Le maire Jean Tremblay veut faire de Saguenay une ville «confessionnelle». C'est ce qu'a soutenu vendredi le Mouvement laïque québécois (MLQ) pour que soit rejetée la requête de la municipalité devant la Cour d'appel.

Le maire conteste un jugement rendu par le Tribunal des droits de la personne en février, qui lui interdit de réciter une prière avant la séance du conseil municipal.

La requête a été entendue par le juge Lorne Giroux vendredi au palais de justice de Québec. Le juge doit décider si la Cour acceptera d'entendre l'appel. M. Tremblay n'était pas présent. C'est l'avocate Isabelle Racine qui représentait Saguenay.

Le maire et la Ville soutiennent que l'interdiction pourrait menacer d'autres institutions ou traditions, comme l'hymne national, le drapeau québécois, la toponymie des villes, la monnaie, les assermentations, les monuments ou les congés fériés.

L'avocat du MLQ, Luc Alarie, prétend pour sa part que la démarche de la Ville n'a «aucune chance de succès». Selon lui, le maire veut tout simplement que la Cour d'appel «donne le droit à la municipalité d'adopter des règlements en matière religieuse».

De l'avis de Me Alarie, Jean Tremblay veut faire de Saguenay une «municipalité confessionnelle», ce qui «ne peut exister en soi», au vu des nombreuses décisions judiciaires qui confirment que «les institutions publiques canadiennes sont neutres».

Selon les indications obtenues, le juge Giroux devrait faire connaître sa décision dans quelques jours.

Le maire a des appuis dans son combat. L'administration municipale sollicite des dons de partout pour financer la bataille juridique. À la mi-mars, plus de 150 000 $ avaient été amassés.

Son adversaire, le MLQ, a aussi lancé sa campagne de financement. Environ 25 000 $ ont été recueillis jusqu'à maintenant.