Le centre d'injection supervisée de Vancouver a contribué à réduire du tiers le nombre de décès dus à des surdoses de drogue, conclut une nouvelle étude.

L'étude, publiée dans l'édition hebdomadaire de la revue médicale The Lancet, démontre que la clinique Insite a aidé à faire baisser de 35% le nombre de surdoses mortelles dans le quartier tristement célèbre de Dowtown Eastside.

Les chercheurs ont retracé les morts par surdose survenues autour du site de la clinique pendant 33 mois avant son ouverture, en septembre 2003. La même opération a été menée pendant 27 mois après le début des activités de ce centre, unique en son genre en Amérique du Nord.

L'étude souligne que le taux de mortalité dû à une surdose de stupéfiants a chuté de 35% après l'ouverture du site, alors que la diminution du taux dans le reste de la ville s'est chiffrée à seulement 9%.

De telles statistiques confirment que Insite rejoint ses objectifs et prévient les décès, a affirmé le docteur Thomas Kerr, qui a rédigé l'étude en compagnie de ses collègues de l'Initiative de recherche en santé urbaine, affiliée à l'Hôpital St. Paul à Vancouver.

Insite bénéficie d'une exception de la loi fédérale sur les drogues, et les toxicomanes peuvent s'y injecter de l'héroïne sous la supervision d'un infirmier.

Le gouvernement fédéral conservateur avait toutefois promis d'annuler cette exception et de mettre un terme aux activités du centre.

Les défenseurs de la clinique ont eu gain de cause devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique, qui a statué que la santé est une compétence provinciale et non fédérale. La Cour d'appel de la province a rendu le même jugement et le gouvernement de la Colombie-Britannique soutient ouvertement le centre.

Le gouvernement fédéral a décidé de se tourner vers la Cour suprême du Canada, pour trancher en la matière. Le plus haut tribunal au pays devrait entendre la plaidoirie des avocats du gouvernement fédéral le mois prochain.