Le Gala des patriotes, organisé par le Rassemblement pour un pays souverain, a eu lieu ce lundi en l'absence remarquée de Gilles Duceppe, chef démissionnaire du Bloc québécois, honoré à ce même événement l'an dernier.

L'ancien premier ministre Bernard Landry et la chef de l'opposition officielle Pauline Marois ont quant à eux pris part au gala.

«Les gens avaient le goût de se faire consoler un peu aujourd'hui et de se dire que nous sommes toujours nombreux à vouloir nous donner un pays, à toujours être déteminés sinon plus. Cette défaite a peut-être été un coup de fouet. C'est ce qu'on sentait chez les gens», a indiqué la chef du Parti québécois.

Cette journée de reconnaissance des militants souverainistes s'inscrit dans la foulée de la nouvelle coalition pour l'émergence d'un Québec indépendant. Le réseau Cap sur l'indépendance, qui se dit non partisan, regroupe une vingtaine d'organismes.

Ce réseau a tenu un grand spectacle samedi dernier, réunissant plusieurs jeunes et promettant d'insuffler un nouveau souffle à l'option nationaliste. À ce chapitre d'ailleurs, le président du rassemblement, Bruno Roy, estime qu'il est faux de croire qu'il s'agit du combat d'une génération.

Quatre prix ont été remis par le Rassemblement pour un pays souverain. Le  physicien Pierre Demers, la députée péquiste Nicole Léger, l'écrivain Louis Hamelin et le militant indépendantiste Marius Minier, sont les lauréats en 2011.

Cette septième édition ne peut toutefois éviter la chaise vide laissée par M. Duceppe, un habitué de ce rendez-vous souverainiste. Bruno Roy a expliqué que cette fois-ci, celui qui a défendu les intérêts du Québec à Ottawa passera son tour. Il a tout de même précisé que Gilles Duceppe était de «tout coeur» avec les participants.

«Le 2 mai dernier a laissé des traces difficiles et des blessures à panser. Je n'ai pas insisté en lui parlant. J'ai compris que ce n'était pas encore le moment», a soutenu Bruno Roy.

La chef du parti québécois, Pauline Marois, croit pour sa part que ce revers cuisant servira peut-être à réanimer la flamme et «réveiller» les militants.

«Pas un dans son discours n'a pas fait référence au fait qu'il faut se retrousser les manches, et que c'est à force d'aller voir nos concitoyens et parler du projet de pays qu'on va finir par convaincre», a soutenu Mme Marois

Cette vision est partagée par M. Roy, qui a ajouté que le mouvement se relèvera de cette défaite à l'élection fédérale pour revenir plus fort et que déjà une relève se prépare.

«Le discours et les effectifs se renouvellent, c'est intergénérationnel. Les plus vieux et des plus jeunes qui vont réaliser ensemble le Québec indépendant», a assuré M. Roy.

Après le gala, une centaine de personnes ont pris par à la marche des patriotes, dans les rues de Montréal.

Drapeaux à la main, les militants ont parcouru la rue en scandant qu'ils souhaitaient faire du Québec un pays.

Cette journée est observée au Québec depuis 2002 et commémore la rébellion des patriotes du Bas-Canada entre 1837 et 1838 dans l'espoir que soit reconnue la nation québécoise. La Journée des patriotes a été instaurée sous Bernard Landry, alors premier ministre du Québec.